Action anti-jets privés pendant le festival de Cannes : trois activistes relaxés

En plein festival du film, Ils avaient fait circuler sur le tarmac de l'aéroport de Cannes-Mandelieu des véhicules télécommandés pour perturber le trafic. Une façon de dénoncer la pollution générée par les jets privés. Le tribunal de Grasse a relaxé les trois militants écologistes.

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Le procès a eu lieu le 17 novembre 2023 devant le tribunal correctionnel de Grasse. Ce jour-là, trois activistes d'Extinction Rébellion, ANV COP21 et ATTAC comparaissent pour "entrave à la circulation d'un aéronef".

Les faits ont eu lieu quelques mois plus tôt, le 20 mai 2023 à l'aéroport de Cannes-Mandelieu. Nous sommes en plein festival du film de Cannes. Les activistes envoient sur le tarmac trois petites voitures télécommandées munies de fumigènes et de drapeaux.

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En plein Festival de Cannes, les activistes entendaient perturber l'aviation privée, symbole de l'injustice climatique et de l'indécence "des ultra-riches". ©Emmanuel Felix FTV

Ils sont, disent-ils, "inquiets pour le devenir de la planète alors que les véritables criminels climatiques courent toujours".

Identifiés grâce à la vidéosurveillance, Océane, étudiante en médecine de 23 ans, Hélène, institutrice en disponibilité de 49 ans et Stéphane, menuisier de 47 ans, avaient été interpellés et avaient passé 34 heures en garde à vue. Les trois militants encouraient jusqu'à cinq ans de prison et 18 000 euros d'amende mais pendant l'audience, le procureur avait demandé au tribunal de déclarer les prévenus coupables du délit, mais avec une simple amende de 700 euros pour chacun d'entre eux. Partie civile, l'aéroport de Cannes-Mandelieu avait pour sa part sollicité la somme de 4 500 euros et le paiement des frais d'avocat. 

Relaxe pour tous

En ce jour de délibéré, les militants n'ont pas fait le déplacement et c'est leur avocate, Maître Damiano, qui résume le jugement à France 3.

Deux prévenus ont été relaxés : le tribunal a retenu qu'ils étaient juste présents sur les lieux en tant qu'observateurs. Le troisième qui a reconnu avoir téléguidé le petit véhicule, avait justifié son geste dans le cadre de sa liberté d'expression relative en l'espèce par rapport au réchauffement climatique. Le tribunal a estimé que face à ce droit fondamental, les poursuites étaient disproportionnées, et il a prononcé une relaxe. 

Je suis très satisfaite, notre argumentation a été entendue pleinement. J'avais plaidé la relaxe car il s'agissait bien d'une "action de communication symbolique et politique". Le tribunal a estimé que c'est bien la liberté d'expression qui a motivé l'action !

Maître Mireille Damiano, avocate des trois prévenus

Le parquet ou l'aéroport de Cannes-Mandelieu, partie civile dans ce dossier, peuvent faire appel de ce jugement. Les activistes, eux, rappellent que les trajets à bord de jets privés sont 5 à 14 fois plus polluants que l’aviation commerciale et 50 fois plus que le train.

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