Le 28 octobre 2018, Kévin Ribal avait été poignardé à la sortie d'une discothèque de la Croisette. Le procès de son meurtrier présumé et de ses complices vient de se conclure aujourd'hui, devant la Cour d'assises à Nice.
Il a reconnu avoir poignardé Kévin Ribal le 28 octobre 2018. Kevin Remiki vient d'être condamné à 30 ans de réclusion criminelle par la Cour d'assises des Alpes-Maritimes. Un second accusé a été condamné à 15 ans de prison, en tant que coauteur du meurtre. Un troisième, qui aurait fait disparaître le couteau, a été condamné à 3 ans de prison.
Deux coups de poignard
Les faits remontent au 28 octobre 2018 à Cannes. Kévin Ribal, alors âgé de 23 ans, avait été poignardé à la sortir d'une boite de nuit sur la Croisette.
La victime et son meurtrier présumé avaient tous deux passé une partie de la nuit au sein de la discothèque le KA, au Palais des Festivals, avec chacun un groupe d'amis. À 4 h 25, les policiers sont appelés pour une rixe devant le Palais des Festivals. Ils découvrent au milieu d'un attroupement Kévin Ribal, à terre, présentant deux plaies. Malgré l'opération en urgence, il n'avait pas survécu à l'agression.
Après un procès de cinq jours débuté lundi, le verdict est tombé de vendredi 10 janvier. La cour a décidé de suivre les réquisitions de l'avocate générale. Elle avait demandé 30 années de réclusion criminelle à l'encontre de Kevin Remiki. La peine maximale pour un meurtre.
Une peine plus lourde pour le coauteur
Dès les premières heures du procès, l'accusé avait reconnu être l'auteur des deux coups de couteau, qui ont causé la mort du jeune Cannois. Il avait également demandé pardon à la famille de la victime, qui se retrouvait pour la première fois face à lui.
Contre le deuxième accusé, qui comparaissait libre, elle avait requis 12 ans de réclusion. La cour a tranché pour 15 ans, le considérant non pas comme complice, mais comme coauteur du meurtre. Il aurait frappé Kévin Ribal, déjà touché de deux coups de couteau, avant de s'en prendre à un ami de la victime.
La Cour d'assises a condamné à trois ans de prison un troisième homme (ce qu'avait demandé l'avocate générale, pour soustraction de preuves). Il aurait fait disparaitre le couteau, qui n'a pas été retrouvé. L'homme est déjà détenu pour une affaire de stupéfiants.
Y a-t-il eu préméditation ?
L'avocate générale n'avait pas retenu la notion de préméditation pourtant réclamée par les parties civiles. "Pour la famille Ribal, non seulement c'est un meurtre, mais l'ensemble des interrogations conduit à se demander s'il n'y avait pas une préméditation et une envie de tuer.", a expliqué Gérard Baudoux, avocat des parties civiles, au micro de notre journaliste Henri Migout, jeudi soir. Si la préméditation était reconnue, ce serait donc un assassinat, avec à la clef une peine plus lourde.
À l'approche du procès, les parents de Kévin Ribal avaient accepté de rencontrer une équipe de France 3. Ils estimaient alors que c'était un assassinat.
Cette réquisition de 30 ans était jugée incompréhensible par l'avocat de Kévin Remiki, qui défend que son client reconnaît les faits et s'est excusé. "C'est ahurissant, le sentiment qui me vient, c'est de constater que certains ne sont pas audibles de l'autorité judiciaire, avait déclaré Christian Scolari, après les réquisitions de l'avocate générale. Ils peuvent dire, avouer, on ne veut pas les entendre."