Le procès de l’homme suspecté d'avoir tué le jeune Kévin Ribal de deux coups de couteau en octobre 2018 au pied des marches du Palais des Festivals, à Cannes, débute lundi 6 février devant la Cour d'Assises des Alpes-Maritimes. Les parents de la victime espèrent des réponses.
Lundi 6 février, s'ouvrira devant la Cour d'Assises des Alpes-Maritimes le procès du meurtrier présumé de Kévin Ribal. Ce jeune Cannois a été tué de plusieurs coups de couteau en octobre 2018 à la sortie d'une discothèque sur la Croisette. Un accusé principal sera dans le box, et deux complices présumés comparaitront, eux, libres.
Joëlle et Franck Ribal, les parents de Kévin, souhaitent la peine maximale pour l'homme jugé pour le meurtre de leur fils et pour ses complices. Le procès est prévu du 6 au 10 février devant la Cour d'Assises des Alpes-Maritimes.
Rappel des faits
En octobre 2018, Kévin Ribal travaille depuis quelques mois au service logistique du Palais des Festivals de Cannes. Le dimanche 28 octobre vers 4 heures du matin le jeune homme âgé de 23 ans sort de la discothèque KA où il a passé la soirée avec des amis.
Devant le Palais des Festivals, Kevin Ribal est tué de deux coups de couteau. Son agresseur présumé, un Niçois de 26 ans, est interpellé quelques jours plus tard. Il est incarcéré en attendant le procès. Deux complices présumés ont également été arrêtés. Ils sont en liberté et portent un bracelet électronique.
Témoignage des parents de Kévin Ribal
Quelques jours avant le début du procès, les parents de la victime ont accepté d'en parler à Henri Migout et Céline Marchand.
Comment vit-on après un tel drame ?
Joëlle Ribal : "On y pense tous les jours forcément. Heureusement il y a le travail qui nous sort du contexte. Mais... Mon mari l'entraînait au foot, il ne peut plus aller sur un stade.
Moi je le posais devant le Palais des Festivals. Quand je prends ma voiture et que je vais travailler le matin, je suis obligée d'y penser. Si un gamin me double en scooter... je vois mon fils partout.
Franck Ribal : Mon fils a pris les coups de couteau vers 4 heures du matin, depuis 4 ans et demi on dirait que j'ai un réveil dans la tête. On dirait une sonnette d'alarme.
Votre fils était-il un enfant à problème ?
Joëlle Ribal : Ce n'est pas mon fils qui a cherché les histoires, ce n'est pas possible. Kévin ne s'était jamais battu, on n'a jamais eu de soucis avec lui. Ce n'était pas un gamin à histoires, c'était un petit blond aux yeux clairs qui ne demandait qu'à faire la fête.
Comprenez-vous que les deux complices présumés soient libres ?
Joëlle Ribal : Comment peut-on être dehors quand on a participé à un assassinat ? Pour nous c'est un assassinat. Ce drame n'a pas changé leur façon de vivre. Ils ont fait quelques mois de prison mais ça n'a pas impacté leur vie de tous les jours. Pour nous, il n'y a plus rien qui se passe normalement, sans qu'on ne pense à Kévin. Notre vie était construite autour de nos deux enfants. Maintenant on est sur trois pattes. Plus rien n'est comme avant alors que eux, ils continuent.
Franck Ribal : Et leurs parents vont avoir des petits enfants alors qu'on aurait pu être grand-père, grand-mère, mais ça s'est arrêté là. Pour eux ça continue. Ils font des grillades sur la plage. Ils s'amusent.
Avez-vous eu des contacts avec la justice ?
Joëlle Ribal : On n'a eu aucun contact avec la juge d'instruction ou la procureure, sauf quand nous l'avons demandé. Elle nous a reçus au bout de presque un an.
Franck Ribal : J'ai téléphoné et si je n'avais pas téléphoné, je ne sais pas si on aurait été convoqués plus tard. C'est moi qui ai appelé parce que je trouvais anormal que ces personnes sortent.
Joëlle Ribal : Notre avocat nous a bien soutenus mais c'était difficile.
Est-ce que vous appréhendez le procès ?
Franck Ribal : On appréhende le procès, bien sûr, parce que se retrouver avec des meurtriers en face de nous ce n'est pas évident. On espère bien que la justice fera son travail et qu'ils prennent un maximum.
Joëlle Ribal : J'ai peur du procès mais j'ai hâte de savoir la vérité. C'est une étape importante. Si la peine correspond à ce qu'on pense, ce sera une étape.
Franck Ribal : On ne sera pas soulagés mais on sera réconfortés par la justice.