Le producteur de cinéma américain Harvey Weinstein est attendu ce lundi à New York à l'ouverture de son procès ultra-médiatisé pour agressions sexuelles, deux ans après un scandale qui a engendré le mouvement #MeToo et fait tomber de nombreux hommes de pouvoir.
Depuis les révélations du New York Times, le 5 octobre 2017, plus de 80 femmes, y compris des célébrités comme Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie ou Léa Seydoux, ont accusé Harvey Weinstein de les avoir harcelées ou agressées sexuellement.
Mais le procès qui s'ouvre ce lundi 6 janvier ne concerne directement que deux d'entre elles, témoin de la difficulté de construire un dossier pénal sans preuve matérielle et sans témoin, autour d'allégations qui remontent souvent à plusieurs années.
Des affaires à New-York
L'ancienne assistante de production Mimi Haleyi affirme avoir été agressée sexuellement dans son appartement new-yorkais en juillet 2006.Une seconde victime présumée, demeurée anonyme, l'accuse elle d'un viol en mars 2013 dans une chambre d'hôtel, également à New York.
L'acte d'accusation a été modifié en août pour inclure l'actrice Annabella Sciorra, qui affirme avoir été sexuellement agressée par M. Weinstein en 1993.
Si les faits la concernant sont prescrits, ils doivent permettre à l'accusation d'étayer le chef d'inculpation de comportement sexuel "prédateur", qui fait risquer la perpétuité au producteur.
Et Cannes ?
En 2017 il est révélé que le producteur organisait des soirées "partouzes et cocaïne" lors du Festival de Cannes. Il aurait même, un surnom localement : The Pig (le porc).La même année, le magna du cinéma a fait l'objet d'une plainte déposée à New York . Il s'agit cette fois d'une aspirante actrice, Kadian Noble, qui accuse le producteur déchu, son frère Bob et la maison de production qu'ils ont cofondée de "trafic sexuel" à Cannes.
Plus de deux ans après la naissance de #MeToo, si de nombreux hommes de pouvoir dénoncés par ce mouvement sont tombés en disgrâce, la quasi-totalité a échappé
à des poursuites pénales.
Où en est le mouvement #MeToo en France ?
Le producteur a admis des "erreurs" et être en prise à des "démons" intérieurs, mais il a toujours affirmé que ses relations sexuelles étaient toutes consenties.-Avec AFP -