Les faits, filmés dans une vidéo qui a été vue des millions de fois, se sont déroulés dans la nuit de jeudi à vendredi. Pour la première fois, l'agent de sécurité présent ce soir-là, livre son témoignage à France 3 Côte d'Azur.
Lui assure avoir tout vu. Il a même essayé de calmer le jeu. Mais en vain. La scène a d’ailleurs été filmée il y a quelques jours et fait des millions de vues. Cet agent de sécurité apporte, jeudi 25 mai, son témoignage à France 3 Côte d’Azur.
L'altercation s'est déroulée dans la nuit du 18 au 19 mai à 1 heure du matin comme en attestent les videos des caméras de surveillance de l'hôtel. Thierry Frémaux regagne alors le Carlton à vélo dans une rue à accès restreint. Peu de chances de voir des personnes présentant un risque pour la sécurité des lieux à cette heure-ci. L’intéressé se fait alors interpeller par un policier municipal se trouvant là. Très vite, le ton monte.
"J'ai bien vu le vélo arriver"
"Moi j’étais sur le trottoir vers l’entrée du Carlton, j’ai bien vu le vélo arriver et l’agent qui lui a demandé de s’arrêter", assure ce témoin qui préfère garder l'anonymat.
Thierry Frémaux, un peu interloqué aurait alors continué sa route en répondant au policier municipal qu'il était client de l’hôtel, sans se prévaloir de sa fonction : "Il ne s’est pas arrêté et a poursuivi sa route", insiste celui qui a assisté à la scène.
Un refus d’obtempérer, répété deux fois, qu’aurait peu goûté le policier. Se retrouvant face-à-face, le ton est alors monté. Le délégué général du festival demande alors au policier son numéro de matricule. Les choses durent de longues minutes. Thierry Frémaux reproche au policier de l’avoir frappé, chose qui n’apparaît pas clairement dans la vidéo. Ce dernier sera exfiltré à l’intérieur de l’hôtel par mesure de sécurité.
Selon les organisateurs du festival de Cannes, la scène s’est terminée par une poignée de main entre le policier municipal et le délégué général du festival. Le policier est ensuite parti.
Respect et virilité
Fin de l’histoire donc ? Interrogée, la ville de Cannes a une tout autre version concernant les circonstances de ce fâcheux épisode : le policier municipal, qui nous dit-on est aguerri à ce type de tache, " n’a fait que son travail. Quand vous avez une personne, Thierry Frémaux, ou tout autre personne, refuse d’obtempérer par deux fois, c’est normal que le policier agisse."
Selon le cabinet du maire, que nous avons sollicité, le délégué général du festival de Cannes roulait à vélo, qui plus est électrique et sur un trottoir, ce qui est interdit. Selon nos informations il n’a pas été cependant verbalisé.
"Rouler à vélo sur un trottoir est interdit pour tout le monde y compris pour Thierry Frémaux."
Un porte-parole de la mairie de Cannesà France 3 Côte d'Azur
A la mairie de Cannes on ajoute que cet agent, en qui elle a toute confiance, a agi avec à la fois respect et virilité, cela qualifiant le ton un peu sec dans les échanges qu'il a eus avec Thierry Frémaux. Mais celui-ci n’aurait en aucun cas pris le contrevenant au cou ou même ne l'aurait poussé.
Avant de conclure, que c’est, selon eux, " un non-sujet et que la célébrité de la personne incriminée ne justifie en aucun cas un régime de faveur."
Dans l’entourage de Thierry Frémaux, on précise que pour l’heure ce dernier n’a pas porté plainte, comme il avait dit et réitéré, à l'endroit du policier lors de l'altercation. Mais qu'il n'exclut pas de le faire, préférant cependant "attendre afin de protéger le bon déroulement du festival".