Le 40e Jumping de Cannes débute ce jeudi 8 juin avec 170 chevaux présents. Le concours de saut d'obstacle international fête ses 40 ans. On vous emmène dans les coulisses de cet évènement en plein cœur de Cannes, à la rencontre des nombreuses petites mains qui rendent l'événement possible.
Au milieu des immeubles de Cannes et à deux pas du bord de mer, une carrière de sable a pris place sur le stade des Hespérides. Du 8 au 10 juin, la ville accueille pour la 40e année une étape du Jumping International.
Pendant trois jours, 92 cavaliers, pros et amateurs, et 170 chevaux vont participer à ce concours international de saut d'obstacle.
Avant d'accueillir les 10 000 spectateurs attendus sur les trois jours, les équipes s'appliquent aux finitions. Le stade synthétique de foot a été remplacé par plusieurs tonnes de sable, des plantes ont été apportées pour décorer les lieux et déjà quelques cavaliers font des tours de carrière pour détendre leurs chevaux.
150 personnes mobilisées
Cuter à la main, un bob noir sur la tête pour se protéger du soleil, Andrew Catana découpe conciensement le lino rouge qui doit recouvrir le bord du terrain et les escaliers. "Je ne sais pas combien de mètres nous avons posé, mais il faut travailler vite, confirme ce jeune Roumain, habitué des évènements de prestiges, comme les défilés de Dior. C'est beaucoup de travail en amont pour trois jours."
Au total, 150 personnes sont mobilisées pour rendre l'évènement possible.
Les cavaliers sortent de la piste, il faut laisser la place au vétérinaire et aux juges : chaque cheval doit passer par une visite d'inspection. Jean-Marc Dufosset a prévu le chapeau pour résister à la chaleur, au milieu de cette carrière blanche. Il est le délégué vétérinaire, celui en charge du bien-être animal.
Devant lui, les 170 chevaux défilent, avant de pouvoir participer au concours.
Trois vétérinaires
La méthode est bien rodée : le vétérinaire récupère le passeport du cheval, un gros carnet violet, fait le tour de l'équidé, puis demande au meneur de faire un aller-retour au trot et au pas.
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"Ça me permet de vérifier que sa locomotion est normale." Le tout ne prend pas plus d'une minute, sauf quand le meneur part du mauvais côté, oublie de mettre l'étiquette avec le numéro sur son cheval ou si un détail retient l'attention du vétérinaire.
"Quand vous avez l'habitude et l'œil, dès les 10 mètres parcourus par le cheval, vous avez vos conclusions.", assure le vétérinaire. Sur un cheval, quelques boursouflures sur l'épaule retiennent son attention. "
Ce ne sont que des piqures de moustiques, ça n'a pas de conséquences, rassure le vétérinaire. Mais s'il y a des traces d'éperons avec du sang, c'est éliminatoire.
Jean-Marc Dufosset, vétérinaire.
Le vétérinaire peut refuser la participation du cheval dès la visite de contrôle et pendant le concours. "C'est le président qui tranche, mais la décision prise est sans appel pour le cavalier. " Le vétérinaire l'assure, les chevaux refusés sur le concours restent l'exception.
Deux autres vétérinaires sont présents pour les trois jours, il y a celui qui soigne et celui qui s'occupe de l'anti-dopage.
Des grooms et des chevaux
Ceux qui présentent les chevaux au vétérinaire sont soit les cavaliers, soit les grooms. Profession de l'ombre essentielle dans les concours, le ou la groom a pour mission de préparer et de prendre soins des chevaux. "Finalement, on fait tout ce qui passe en dehors de la compétition, on conduit le camion, on installe le matériel, on sort les chevaux ...", résume avec malice Nelly Min-Tung, qui depuis 25 exerce cette profession.
Tout au long de l'année, elle s'occupe des chevaux de Philippe Léoni, cavalier qui concourt en équipe de France et vit près d'Aix-en-Provence.
Seuls Miss Marie et Cyclone, deux chevaux âgés de 11 ans, ont fait le voyage. Pour les rencontrer, il faut aller dans les écuries qui se trouvent sur le port de Cannes.
Un lieu fermé au public, où on croise les grooms, les cavaliers, les équidés et même des chiens.
Des athlètes de haut niveau
Nelly Min-Tung ne manque pas d'occupation pour ces trois jours de concours.
Le plus dur, c'est qu'avec les épreuves nocturnes, il faut réussir à se lever. Dès qu'il fait jour les chevaux se réveillent et ont faim. On ne va pas décaler leur rythme. Il faut aussi les sortir pour les faire marcher ...
Nelly Min-Tun, groom.
En moyenne, dans la journée, les chevaux vont manger huit kilogrammes de foins et six litres de granulés.
Nourri les chevaux, les brosser, les seller, la préparation avant le concours prend entre trois quarts d'heure et une heure. Il faut aussi apporter des soins. "Ils font un effort d'athlète de haut niveau, ils vont sauter au minimum 1m55. On surveille davantage les muscles et les tendons, mais aussi l'hydratation, on va les masser." , énumère la groom. Dans son dos, Miss Marie profite que la porte du box soit ouverte pour voler les boots de sa groom.
Pour ces trois jours de compétition, une véritable fourmilière se met en place au cœur de Cannes, pour cette étape du Jumping International, "qui est "l'équivalent de Roland Garros", tient à souligner François Boury, fondateur de l'évènement.
Les meilleurs cavaliers internationaux sont attendus dans l'enceinte du stade des Hespérides.
Comme chaque année, l'accès au Jumping est gratuit et sans réservation, pour les épreuves amateurs, avant 17 heures.