La préfecture a cassé l'arrêté municipal qui bloquait les travaux à Sainte-Agnès (Alpes-Maritimes). Depuis juillet, le maire de la commune s'oppose à ce centre pour migrants mineurs. D'après les autorités, il doit ouvrir le 23 août. Les premiers lits sont arrivés ce jeudi matin.
La polémique continue à Sainte-Agnès. Ce petit village, un nid d'aigle situé sur les hauteurs de Nice, doit accueillir un centre de migrants pour mineurs. Le maire estimait ne pas avoir été associé à cette décision. Il avait prononcé un arrêté pour faire arrêter les travaux, après un premier recours perdu. Depuis le 31 juillet, l'élu dénonce un choix inadapté, notamment en raison de l'isolement des lieux. Un arrêté qui vient d'être cassé par la Préfecture des Alpes-Maritimes.
Colère du maire
Cette décision provoque la colère du maire. Selon lui, l'état veut forcer la main et aller vite pour héberger les migrants mineurs en attente d'un logement. Pour Albert Filippi, les autorités poursuivent des travaux dans l'illégalité :
On est dans une situation où la préfecture a cassé l'arrêt. Il a cautionné les travaux du conseil départemental qui sont en infraction. Suite à ça, on a dressé un procès-verbal pour continuité de travaux illégaux.
Résidence étudiante
Ce jeudi matin, 56 lits superposés ont été livrés. La date d'emménagement prévue est le 23 août. Les jeunes sont pour l'instant hébergés en résidences étudiantes. Une résidence qu'il faut libérer avant la rentrée.
Permis de construire
Cet ancien centre de vacances, fermé en 2015, est rénové par le conseil départemental des Alpes-Maritimes pour héberger des migrants mineurs non accompagnés. Des travaux de rénovation obligatoires qui ont donné lieu à la demande d'un permis de construire. Ce bâtiment appartient à la commune de Roquebrune-Cap-Martin. Albert Filippi dit avoir rencontré le nouveau préfet qui lui aurait promis, pour sortir de cet imbroglio, d'en faire un centre pour femmes battues.
Village isolé
Frontalier de l'Italie, le département des Alpes-Maritimes abrite 433 mineurs exilés. Un chiffre en hausse constante. Pour les associations d'aide aux migrants, ce village isolé n'est pas le meilleur emplacement pour les démarches administratives (demande du droit d'asile) ou pour intervenir en cas de refoulement expéditif. Sur cette route sinueuse de montagne, il faut compter près d'une heure de trajet à partir du littoral.