Plusieurs députés UMP des Alpes-Maritimes ont décidé de boycotter les cérémonies du 19 mars commémorant le cessez-le-feu de la guerre d'Algérie au lendemain des accords d'Evian de 1962, estimant qu'il s'agissait d'"un jour d'indignité nationale" ou encore d'une "provocation inutile".
Eric Ciotti a indiqué qu'il "ne participerai(t) pas aux cérémonies commémoratives du 19 mars aussi bien en tant que député qu'en tant que président du conseil général". Une cérémonie est organisée par la préfecture devant le monument aux morts de Nice mardi "à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc". "Choisir cette date de commémoration de la part du gouvernement est une véritable provocation qui va raviver inutilement des blessures", estime M. Ciotti. "C'est une date qui choque beaucoup d'anciens combattants et beaucoup de ceux qui ont payé lourdement, et quelquefois de la vie d'un membre de leur famille, les événements qui se sont déroulés après le 19 mars", explique le député. Il a estimé que la date du 5 décembre, retenue en 2002 par l'ancien président de la République Jacques Chirac, est "beaucoup plus consensuelle.. Le Conseil général des Alpes-Maritimes n’y enverra aucun représentant et je demande au Gouvernement de revenir sur sa décision. »
Au cours du conseil municipal vendredi, le député-maire de Nice Christian Estrosi a lui aussi marqué son désaccord sur cette date, estimant qu'il s'agissait d'un "déni de vérité". Il a indiqué qu'il ne s'associerait pas, "comme les élus de la majorité, à la cérémonie que le préfet organise".
Nous devons marquer pour toujours que le 19 mars 1962 n’est pas la fin de la guerre d’Algérie! #Nice06 twitter.com/cestrosi/statu…
— Christian Estrosi (@cestrosi) 14 mars 2013
En février, il avait déjà annoncé qu'il ne pavoiserait pas les bâtiments publics de la ville le 19 mars, comme cela a été demandé par toutes les préfectures de France. Le député-maire de Nice a proposé une plaque commémorative pour honorer la mémoire des civils, combattants et supplétifs morts en Algérie après le 19 mars.Jeudi, un autre député des Alpes-Maritimes, Lionnel Luca, avait déploré dans un communiqué que la France, "pour la première fois de son histoire", commémore "un cessez-le-feu dont le jour choisi est celui de la victoire pour ses adversaires" et "qui a fait plus de victimes civiles et militaires après qu'avant". "Un jour que l'Histoire retiendra comme un jour d'indignité nationale", avait-il conclu.
A gauche, les élus fustigent l'attitude des députés UMP à commencer par le 1er secrétaire fédéral Patrick Allemand.
#nice06#CMNice. Estrosi instrumentalise les associations de rapatries et des harkis pour s opposer a la commémoration du 19 mars
— Patrick Allemand (@patrickallemand) 15 mars 2013
Dans La Voix est libre, Christophe Mirmand, préfet des Alpes-Maritimes, avait indiqué qu'il y aurait bien une commémoration le 19 mars à Nice. Elle aura lieu à 15h au Monument au Morts de la ville de Nice, quai "Rauba Capeu"Le 13 mars 2012, une cérémonie était organisée au Mémorial départemental d'Afrique du Nord: