Cinquante ans après la fin de la guerre d'Algérie, les Harkis attendent une reconnaissance

C'est devenu leur journée. Chaque 25 septembre depuis 2001, la France rend hommage aux supplétifs musulmans de son armée. Des Harkis qui attendent toujours que l'Etat reconnaisse qu'il les a abandonnés à la fin de la guerre d'Algérie en 1962.

Dépôt de gerbe et cérémonie à Mouans-Sartoux, autre cérémonie à Nice devant la stèle commémorative de la fin de la guerre d'Algérie (promenade des Anglais, en face du Centre Universitaire Méditerranéen) et colloque sur les Harkis au CUM (avec le président de l’association 3H, Nasser Sahour, le professeur Jean-François Mattei, l'historien Jean-Jacques Jordi et Jean-Michel Noguerolles).

La cérémonie à Mouans-Sartoux ce mardi :

Beaucoup de ces anciens supplétifs de l'Armée française sont arrivés dans notre région à la fin de la guerre d'Algérie. Souvent logés dans des conditions misérables dans des camps, ils luttent aujourd'hui contre l'oubli. Pour que la France reconnaisse qu'elle les a abandonnés à la fin de la guerre d'Algérie.

Malika, fille de Harki, raconte :


"La blessure - La tragédie des Harkis", un film de Isabelle Clarke et Daniel Costelle :

Début avril, François Hollande avait promis, s'il était élu à la présidence de la République, de "reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil des familles transférées dans des
camps en France
". Il avait affirmé en outre son intention "d'assurer aux harkis et à leurs descendants la reconnaissance de la République". Mardi, journée d'hommage national aux harkis, instituée en 2001, c'est le ministre délégué aux Anciens combattants, Kader Arif, qui présidera la cérémonie aux Invalides et lira un message du président Hollande, alors en déplacement à New York pour l'Assemblée générale des Nations Unies.

Au lendemain des accords d'Evian du 18 mars 1962 consacrant le retrait français d'Algérie, 55.000 à 75.000 harkis, selon les historiens, ont été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles. Quelque 60.000 ont été admis en France, logés dans des camps de fortune du sud du pays, dont le plus important à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales).


Emission "Cinq colonnes à la une"  du 7 juin 1963 sur l'arrivée des harkis dans le sud de la France :

Cette reconnaissance de responsabilité de la France est une vieille revendication des harkis et de leurs descendants qui représentent quelque 500.000 personnes

Depuis 1974, des enfants de harkis ont mené des grèves de la faim et marches de protestation pour obtenir la reconnaissance de leur drame et une amélioration de leur sort. Ils ont connu une intégration très difficile en France, à la fois assimilés à des immigrés et rejetés par leurs compatriotes. Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, en 2000, les a qualifiés de "collaborateurs". En décembre 1999, tout en critiquant leurs conditions d'hébergement en France, il excluait leur retour en Algérie, précisant que "l'Algérie n'est pas leur pays".

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