La Côte d'Azur compte une vingtaine de casinos. Depuis le second confinement, ils ont dû fermer leurs portes. A cause du coronavirus, les machines à sous sont à l'arrêt et les tables de jeux sont désertées. Ce secteur d'activité vit cette situation comme une "injustice."
Cette année, pas de jackpot pour les casinos ! Depuis le second confinement, à cause de l'épidémie de coronavirus, les établissements de jeux n'ont pas pu reprendre leurs activités. "Je ne vois pas pourquoi un magasin de vêtements est ouvert et pas nous. C’est injuste. C’est plus compliqué de maintenir les mesures d’hygiène dans ces commerces que chez nous" se désole Eric Zana le directeur du 3.14 à Cannes.
Un chiffre d'affaires en baisse
Les casinos azuréens Partouche, groupe de loisirs français (casinos, hôtels, restaurants, thermes), ont subi une baisse de leurs chiffres d'affaires de 35% par rapport à l'année 2019. "C'est plus élevé sur la Côte d'Azur qu'à l'échelle nationale, car nous avons une clientèle touristique qui dépend beaucoup des étrangers, russes, américains ou même saoudiens" confie le directeur du 3.14.
Même constat amer pour Geoffrey d'Hier, le directeur du casino Barrière de Menton : "c’est une période très difficile, c’est historique." Début décembre, le groupe Barrière, leader du secteur avec 25 casinos en France, dont près de la moitié sur la région PACA, déplorait un produit brut des jeux en baisse de 27 % sur un an. Les plans de licenciements s'enchaînent à cause du coronavirus. Le groupe va licencier « environ 70 salariés », a annoncé le premier syndicat du secteur Force Ouvrière à l'AFP.
Il faut rester positif, cette année va laisser des stigmates mais on sait s'adapter et se réinventer.
Un manque à gagner pour l'Etat et les collectivités
Les casinos reversent à l'Etat et aux collectivités un pourcentage des gains qu'ils réalisent. Le prélèvement communal est défini dans un cahier des charges mais il est plafonné à 15% du produit brut des jeux. "Sur l'année 2018-2019, la commune de Menton a reçu 1 788 531 de notre casino" rappelle Geoffrey d'Hier, le directeur du casino Barrière de Menton.
Les trois casinos Partouche de la Côte d'Azur se sont réunis avec les élus locaux, "ils nous soutiennent et nous aident à sensibiliser le gouvernement sur notre situation" ajoute Eric Zana.
A Monaco, les casinos restent ouverts
En France, les casinos ont pu rouvrir du 2 juin au 24 octobre, les établissements ont alors appliqué des règles sanitaires strictes comme le port du masque, l'installation de vitres en plexiglas entre les machines, un fléchage au sol ou encore une mise à disposition de gel hydroalcoolique. "Il n'y a eu aucun cluster dans les casinos, nous avons respecté le protocole sanitaire et pourtant nos portes doivent rester closes", ajoute Eric Zana.
Chez nos voisins monégasques, les établissements sont ouverts. Une pilule difficile à digérer pour les dirigeants de casino français qui se trouvent à quelques kilomètres seulement.
Nos casinos sont prêts à accueillir les clients dans de bonnes conditions, il n'y a plus qu'à allumer la lumière et ouvrir les portes.
A Monaco, un couvre feu de 20h à 6h est en vigueur mais des dérogations existent pour les restaurants, les salles de jeux et les salles de spectacle jusqu’à 21h30; ce qui permet aux joueurs de s'adonner à ce loisir jusqu'au "début de la nuit".
Interrogé lors du "20 heures" de France 2, le 29 décembre, le ministre de la Santé Olivier Véran s'est montré réservé sur une possible réouverture dès le 7 janvier: "il paraît difficilement concevable à ce stade de lever la totalité des contraintes." Avant d'ajouter : "Nous avons besoin de voir l'effet de Noël, l'effet éventuellement du Nouvel An. Il y aura peut-être des aménagements." Les décisions devraient être annoncées dans le courant de la semaine prochaine.