Dans les Alpes-Maritimes, de nombreux amoureux de la mer vivent sur leur bateau toute l’année. En cette période de confinement ils se retrouvent bloqués au port, à devoir vivre dans un petit espace flottant. Témoignages de leur quotidien.
Au port Vauban d’Antibes, ils sont une petite centaine de personnes à vivre à l’année sur des bateaux de petite plaisance (en dessous de 15 mètres de long). Parmi eux, Norbert, skipper pour une école de voile, qui a attaché ses amarres au port d’Antibes il y a six mois. Même s’il vit seul dans un voilier « plus petit qu’une chambre de bonne », il se sent bien dans sa maison flottante.
J’ai fait plusieurs fois tout seul la traversée de l’Atlantique qui dure environ un mois, alors être confiné dans mon bateau je connais.
Confinés mais dans la solidarité
« Mais le problème quand on est bloqué au port, c’est qu’il n’y a pas grand chose à faire », ajoute le marin. Comme la majorité des Français confinés, il occupe ses journées à lire, regarder des films, cuisiner et rêver dans son voilier de 9 mètres.Au port aussi s’applique la solidarité des gens de la mer. « En cette période compliquée, on veille tous les uns sur les autres au port. Il y a une véritable vigilance de chacun », apprécie Norbert.
Les plaisanciers veulent aussi montrer leur solidarité envers le personnel médical à 20 heures :
À l'air libre mais sans copains
Pour Noé, 20 ans, les journées sur un voilier de 7 mètres cloué au port sont un peu longues.« Mais l’avantage d’être sur un bateau c’est qu’on est à l’air libre, directement sur l’eau. Dès qu’il y a du soleil c’est quand même très agréable », relativise le jeune homme, qui habite au port de Marina baie des anges, à Villeneuve-Loubet, depuis près d’un an.Je m’ennuie beaucoup. En temps normal je suis quelqu’un qui n’aime pas trop rester chez lui. Je sors souvent, voir des potes ou faire des activités en extérieur. Donc la c’est un peu compliqué.
"Un bateau, c'est une occupation de tous les jours"
Sur le Sun Odyssey de 10,90 mètres du port de Golfe-Juan, ce sont les sorties pêche qui manquent le plus à Denis et sa femme.L’interdiction des sorties en mer n’a cependant pas entamé le moral de ces deux passionnés. Pour eux, le bateau est un choix de vie. « C’est comme si on avait un petit appartement, mais avec l’enceinte du port comme jardin », relativise Denis. Pas le temps de s’ennuyer non plus, « un bateau, c’est une occupation de tous les jours. On profite du confinement pour entretenir le moteur, nettoyer le pont, bricoler dans le cockpit, préparer le matériel de pêche … »On est à la retraite, alors l’avantage de vivre sur notre bateau c’est qu’en temps normal, dès qu’on se réveille le matin, on regarde si le temps est bon, on s’équipe et on part direct en mer pour pêcher. Mais ça ce n’est plus possible.
Pour ces matelots, pas de doute, il faut respecter les consignes des autorités. Mais dès que le confinement est levé, direction la grande bleue pour retrouver un peu de liberté.