Les patrons pêcheurs des Alpes-Maritimes continuent à relever leurs filets malgré une très forte diminution de leurs ventes liée à la fermeture des restaurants et au confinement de leurs clients.
Ces derniers jours, Denis Genovese, patron pêcheur à Antibes, passe plus de temps derrière le volant de sa camionnette qu'à la barre de son bateau.
"J'en suis a 16 livraisons aujourd'hui. Comme les clients ne viennent plus sur nos bancs, on va les livrer. Ce n'est pas du tout rentable mais au moins on fait plaisir à nos habitués !"
Depuis le 17 mars, avec le confinement les clients ont déserté les étals d'Antibes, comme ceux de Cannes ou de Villefranche-sur-Mer.
Mais surtout, les restaurants ont tous fermé. "C'est 80% de notre chiffre d'affaires qui a disparu" calcule Denis Genovese.
"Sur l'eau on est seuls au monde"
Même constat à Villefranche-sur-Mer.Dans la famille Roux, où l'on pêche de père en fils, les ventes se sont effondrées mais le pointu traditionnel ne reste pas pour autant à quai.La rade est déserte, c'est génial, sur l'eau on est seuls au monde ! Mais il n'y a pas plus de poisson qu'avant, et surtout, il n'y a presque plus de clients !"
Quelques rares habitués fréquentent toujours les étals, qui ont dû s'adapter. À Cannes, devant les dorades et les barracudas frais, on a déroulé du film étirable pour faire écran entre les clients et les vendeurs.
Les jours passent et les pêcheurs posent de moins en moins de filets. Mille mètres au lieu de 3000 ce mercredi, par exemple, pour Denis Genovese.
Histoire de faire un peu baisser les charges et de ne pas capturer de poissons invendables.
Rappel des gestes barrières :