Les fédérations du BTP et les ministères de la Santé et du Travail viennent d’établir un guide de bonnes pratiques pour la reprise des chantiers, en pleine épidémie de Covid-19. La CGT construction dénonce la priorité donnée aux enjeux économiques, au détriment de la santé des ouvriers.
Dans la région, 9 chantiers sur 10 sont à l’arrêt depuis l’annonce du confinement, lié à l’épidémie de Covid-19. Seuls subsistent quelques petits travaux chez des particuliers ou des commandes publiques urgentes.
Mais cette situation pourrait changer rapidement, un guide de règles sanitaires vient d’être négocié au niveau national entre le ministère du Travail, le ministère de la Santé et la fédération du BTP. Son objectif est de permettre la reprise progressive des activités du bâtiment, tout en garantissant la sécurité des salariés et des employeurs. Une forte demande des entreprises depuis le début du confinement.
Je salue le travail commun entre @gouvernementFR et partenaires sociaux pour la mise en place du guide des préconisations sanitaires dans le #BTP. Ce guide permettra la reprise de chantiers tout en garantissant la sécurité et la santé des salariés.
— Muriel Pénicaud (@murielpenicaud) April 3, 2020
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Anxiété chez les ouvriers
Avec ce recueil de bonnes pratiques, l’État espère assurer la maintenance essentielle des réseaux et des infrastructures. Mais la CGT construction soulève le problème du manque d’équipement de protection, le bâtiment n’étant pas prioritaire.Selon Éric Robin, secrétaire général de la CGT construction des Alpes-Maritimes, il y a une grande anxiété chez les salariés du bâtiment. « On travaille déjà dans des conditions pénibles et dangereuses au quotidien, avec 200 morts par an sur les chantiers en France et un accident toutes les 5 minutes. Si vous ajoutez le risque de contamination, c’est très compliqué. »Maintenir les chantiers essentiels oui, mais pas les autres.
Il semble que les enjeux économiques soient plus importants que la santé des ouvriers.
Des chantiers moins rapides donc plus couteux
La présidente de la Fédération du BTP des Alpes-Maritimes dément : « Nous sommes obligés d’envisager la reprise des travaux à un moment ou à un autre. Notre préoccupation première avec ce guide, c’est de nous y préparer en préservant la santé des salariés. »Laure Carladous insiste : « Il y a de nombreux préalables à cette reprise des travaux, comme disposer de tous les équipements de sécurité nécessaires et réorganiser les chantiers pour permettre la distanciation. »
Pour la présidente de la Fédération BTP du 06, toutes ses précautions entraineront des délais de réalisation des travaux plus longs. « La baisse de productivité, nécessaire à la sécurité, va engendrer des surcoûts. Il s’agit maintenant de savoir qui va les prendre en charge ».Il y a donc un travail de préparation énorme et la reprise ne pourra se faire que de façon progressive et partielle.
Reprise dès la semaine prochaine
Dans les Alpes-Maritimes, quelques 250 chantiers publics pourraient être concernés. Mardi 7 avril, une réunion aura lieu entre le préfet, les services de l'Etat et les organisations du BTP pour définir les modalités de reprise de ces chantiers.Cette réunion sera élargie aux donneurs d'ordre d'ici la fin de semaine, pour arrêter la liste des chantiers à poursuivre ou démarrer, ainsi que leurs modalités de réalisation.
Selon la préfecture, la reprise des activités du BTP devrait donc pouvoir se faire progressivement dans le courant de la semaine prochaine.