Covid-19 : Santé publique France revoit ses chiffres, une surestimation du taux d’incidence et de positivité corrigée

Santé publique France a corrigé ses chiffres car depuis des mois, certains tests positifs au Covid étaient enregistrés en double dans la base de données. Avec un nouvel algorithme, SPF met fin aux doublons et l'on découvre une baisse globale des taux notamment dans les Alpes-Maritimes.

Depuis des mois, et presque bientôt des années, des données chiffrées font la une de l’actualité. Taux d’incidence, taux de positivité, nombres ce personnes en réanimation… Des chiffres qui ont le sait sont souvent contestés et qui surtout changent le cours de nos vies. Couvre-feu et confinement en sont en partie dépendants.

Or, ces données fondamentales de suivi de la pandémie de Coid-19 sont établies par les ARS et Santé Publique France. Le 20 mai dernier, cet organisme a annoncé faire « une correction » dans ses indicateurs.

Une correction qui n’est pas anodine. En effet, c’est sur l’un des indicateurs les plus utilisés pour suivre cette crise sanitaire, le taux d’incidence, était surévalué depuis des mois d’environ 12 %.

Le taux de positivité des tests lui, était surévalué de 8 %.

Ces changements seraient liés au fait que des patients effectuant plusieurs tests rapprochés, étaient comptés comme plusieurs cas. La base de donnée de SPF a intégré, en plus des tests RT-PCR, les tests antigéniques et salivaires. Donc si une personne a pu être testée à plusieurs reprises, dans des endroits différents, avec des types de tests différents et dans des périodes courtes, elle est compté plusieurs fois ! 

L'algorithme tient compte des données liées au patient (Nom, prénom, âge etc.) mais une simple faute d'ortographe peut créer une erreur et donc un doubon. Pour respecter la vie privée, les informations personnelles, remontées  après un test Covid, sont "pseudonymisées". C'est à dire qu'au lieu d'avoir vos nom, prénom, âge, sexe... Ces infos sont remplacées par un "code unique" les rendant illisibles mais toujours identifiables.

Donc Santé publique France revoit sa copie. Un correctif a donc été fait le 20 mai dernier. La mise à jour des données devrait prendre environ 3 mois.

SPF assure que la comparaison des indicateurs produits avec l’ancienne et la nouvelle méthode "montre des courbes proches, sans conséquence sur la dynamique de l’épidémie, son suivi et son interprétation".

Une fois ces doublons éliminés, les courbes dessinées depuis le début de l'année 2021 changent très légèrement d'allure. Voici la nouvelle version :

Mais alors...

On peut ainsi noter que par exemple le 26 février 2021, le département des Alpes-Maritimes affichait un taux d'incidence de 622 et maintenant, avec le nouvel algorithme : 486 à la même date.

Voici l'ancien tableau, avec donc des taux plus élevés du fait des doublons :

Début mai, les taux semblaient en nette amélioration dans les Alpes-Maritimes. Pour la première fois depuis octobre 2020, le taux d'incidence passait alors sous la barre des 100.

On peut alors se demander, sans certaines suspicions, si les décisions de confinement se sont faites sur les bonnes bases et références ? Il a toujours été bien redit par le gouvenemet que le taux d’incidence et le taux de positivité n’ont jamais été considérés seuls pour justifier de nouvelles mesures. Ils sont de nature trop dépendants du nombre de tests réalisés.

"La comparaison des indicateurs produits avec l'ancienne et la nouvelle méthode de pseudonymisation montre des courbes proches et des tendances similaires sans conséquence sur la dynamique de l'épidémie, son suivi et son interprétation", assure Santé publique France, pour qui "ces évolutions permettent dorénavant au système SI-DEP de produire des données encore plus précises et de renforcer son efficacité".

Santé Publique France.

Depuis des mois, nos équipes s'étaient déjà rendu compte d'un autre écart en prenant connaissance des chiffres de l' Agences régionales de santé (ARS). Il concernait cette fois le nombre de patients hospitalisés. 

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