Le ministre de la Santé Olivier Véran est attendu à Nice ce samedi 20 février alors que la situation épidémique est des plus inquiétantes dans les Alpes-Maritimes. On fait le point sur l'épidémie et ses données chiffrées.
C'est un cap symbolique que le département vient de franchir. Ce jeudi 18 février, Santé publique France enregistre un taux d'incidence de 577 dans les Alpes-Maritimes. Soit un triste record de 577 personnes infectées sur 100.000 habitants sur une semaine. Le plus haut de France métropolitaine.
Invité ce jeudi matin sur France Bleu Azur, le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes, Benoît Huber, a annoncé la venue du ministre de la Santé Olivier Véran samedi, à Nice.
Dans sa prise de parole hebdomadaire, le ministre de la Santé à ce jeudi soir précisé que "à Nice, la situation épidémique reste inquiétante, la pression hospitalière très élevée. A cette occasion, j’irai à la rencontre d’équipes soignantes dont la mobilisation est particulièrement exemplaire pour venir en aide aux français, nombreux, qui conservent des symptômes plusieurs semaines voire plusieurs mois après avoir contracté le Covid."
L'épidémie continue sa progression dans les Alpes-Maritimes
Selon le dernier point de situation Covid-19 de l'ARS Paca, au 17 février, 320 personnes sont hospitalisées dans le département (-30 par rapport à la veille) et 107 se trouvent en réanimation (+8). On enregistre six décès supplémentaires, soit 967 depuis le début de la crise.
Le taux d'incidence, 577, a augmenté de 25% en une semaine. Il était de 462 le 7 février. Ci-dessous une carte réalisée à partir des données de Santé publique France :
En France, 89 départements en baisse (-1 depuis hier). On est sur les chiffres du dimanche donc pas très pertinent pour analyser la dynamique. Toutefois on a toujours notre point chaud au Nord Pas de Calais. A noter 1 forte régule dans les Alpes Maritimes (j'y reviens plus loin). pic.twitter.com/yf6fmPRK0n
— 〽️ Guillaume Saint-Quentin - Météo Covid (@starjoin) February 17, 2021
Si l'on se penche à présent plus précisément sur ce taux, comme l'a fait le site Covidtracker, on s'aperçoit qu'il est le plus élevé, 680, pour la tranche d'âge 10 à 19 ans, alors qu'il était de 183 la semaine du 12 octobre.
La même augmentation est à noter pour les 20 à 29 ans (838), 30 à 39 ans (795) et 40 à 49 ans (724). Ce taux est toutefois à prendre avec des pincettes car il augmente en fonction du nombre de dépistages effectués.
Découvrez le taux d'incidence de votre commune en zoomant sur cette carte selon les données de Santé Publique France :
Les hôpitaux sous-tension
Aussi, la tension hospitalière est de 121% dans les Alpes-Maritimes. Cela veut dire que les patients Covid-19 occupent plus de lits en réanimation qu'il n'y en avait avant l'épidémie.
Or, à partir de ce jeudi 18 février, les hôpitaux et cliniques français doivent passer en organisation de crise, selon une circulaire transmise par la Direction générale de la santé (DGS) que s'est procurée le JDD. Qui dit crise dit augmentation du nombre de lits disponibles, mobilisation d'un maximum de personnel soignant.
Variant anglais : 1 cas sur 2
Le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes Benoît Huber a également souligné la prédominance du variant anglais, "qui représente 50% des nouveaux cas que nous enregistrons". "Nous nous attendons à ce que le chiffre grimpe dans les jours à venir", a-t-il également averti.
En effet, selon les derniers scénarios élaborés par les chercheurs de l'Inserm, "le variant britannique pourrait devenir dominant en France la dernière semaine de février ou la première semaine de mars".
Des chercheurs @Inserm menés par @vcolizza partagent leurs nouvelles modélisations sur la diffusion des #variants et la nécessité de renforcer les mesures de distanciation sociale #COVID19
— Inserm (@Inserm) February 15, 2021
➡️https://t.co/me2PfTGnjt pic.twitter.com/WeaQXtE25Y
Vers un confinement local ?
Le ministre de la Santé va-t-il annoncer de nouvelles restrictions pour le département ? "Rien n'est exclu", déclare Benoît Huber. Et notamment si l'on s'appuie sur les directives à l'échelle de l'Union européenne.
Depuis le 1er février, la recommandation de l'UE en matière de déplacement a évolué face aux risques des nouveaux variants. Les pays ont convenu de quatre catégories de zones à risque : faible, moyen, élevé et très élevé.
La région Paca se trouve actuellement en risque très élevé, rouge foncé, selon les critères suivants : nombre de cas pour 100.000 habitants, le nombre de tests, pourcentage de tests positifs. Or, selon le cadre commun convenu par les États membres de l'UE, "tous les déplacements non-essentiels à destination de zones classées "rouges" ou "rouge foncé" devraient être découragés".
Voici la dernière carte émise par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) :
#JustPublished
— ECDC (@ECDC_EU) February 11, 2021
Updated ? maps are online!
These maps aim to support the @EUCouncil recommendation on a coordinated approach to the restriction of #FreeMovement during #COVID19 pandemic.
4th colour added on request by the EU Council.
Find more here: https://t.co/CcBVx6B0o5 pic.twitter.com/RFyc9OohCP
"Il faut éviter à tout prix d'avoir recours au reconfinement, martèle toutefois Benoît Hubert. Une mesure qui contraint et qui a d’autres conséquences sur le moral, sur la psychologie, sur le nombre de suicides dans notre département qui est en train de progresser de façon significative".
Dans les Alpes-Maritimes, le masque est obligatoire dans 18 communes dont Nice.
A l'issu d'un nouveau conseil de défense qui s'est tenu mercredi, le port du masque a été étendu à 11 communes du coeur du Var.
Intensification des contrôles du couvre-feu
La préfecture recommande toujours plus le télétravail et compte sur la vaccination pour sortir de cette crise. "43.000 personnes ont été vaccinées dans le département. Près de 100.000 doses ont été livrées à ce jour et on en attend 80.000 d'ici à la fin du mois de mars". En outre, la vaccination chez les médecins généralistes commence le jeudi 25 février.
"Les contrôles vont s'intensifier", a également annoncé Benoît Huber, soulignant la découverte de nombreuses fêtes collectives dans le centre-ville chaque week-end. "L’immense majorité des Maralpins observent les règles. Par contre, ce que l’on constate à travers les contrôles que nous faisons, c’est que 15 à 20 % des personnes se déplacent hors des horaires de couvre-feu sans motif valable".
Enfin, la préfecture prévoit une campagne massive de tests dans les écoles au retour des vacances scolaires qui commencent demain dans le département.