Depuis plusieurs jours, les demandes d'auto-tests et les cas positifs sont en augmentation, alertent les professionnels de santé. "On a besoin de chiffres et d'indicateurs", affirme Cyril Colombani, pharmacien à Roquebrune-Cap-Martin.
Dans cette pharmacie de Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes), 18 auto-test ont été vendus en l'espace d'une matinée. À Nice, dans une autre officine, on compte deux à trois tests réalisés chaque jour quand, avant, le même nombre était fait en une semaine.
La cadence s'accélère donc dans les pharmacies du département.
"On a besoin de chiffres"
"On s'aperçoit d'une nette augmentation des demandes de tests, mais aussi du nombre de cas positifs", affirme Raphaël Gigliotti, de la fédération des syndicats des pharmaciens de France.
J'ai l'impression que tous les gestes barrières ont été oubliés. On en a eu marre. Mais, malheureusement, si une nouvelle vague arrive, il va falloir se les réapproprier.
Raphaël Gigliotti
Problème : depuis juillet, les pharmaciens ne peuvent plus déclarer les cas positifs en ligne ; la plateforme SI-DEP n'est plus accessible.
"On a besoin de chiffres, d'indicateurs", assure Cyril Colombani, le président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine des Alpes-Maritimes. Le pharmacien de Roquebrune-Cap-Martin regrette la fermeture de cette plateforme. En cas de cas positif, "je suis obligé d'envoyer les gens vers un laboratoire médical", continue-t-il.
Antibiotiques en rupture de stock
Autre problématique : en cas de nouveau pic, tous ne garantissent pas la mobilisation de personnels supplémentaires pour tester en masse.
"La grande différence entre avant et après, c'est la rémunération des tests", détaille Raphaël Gigliotti. "Le prix de vente de ces tests a largement diminué, la marge aussi. Et donc on ne pense pas avoir assez de moyens pour pouvoir remobiliser le personnel."
Certes, l'année dernière, un médicament contre le Covid est sorti, mais certains antibiotiques, eux, sont en rupture de stock.
Je stresse vraiment pour la période hivernale. Si on se retrouve avec une double épidémie Covid et grippe, une augmentation de la demande d'antibiotiques, je ne sais pas comment on va faire. Aujourd'hui, 10 à 12 fois par jour, je suis obligé d'appeler le médecin pour qu'on trouve une alternative à ce qu'il a prescrit.
Cyril Colombani
Pour l'heure, dans les Alpes-Maritimes, les hôpitaux n'ont pas déclaré de situation extrême. Eux aussi doivent scruter la vague.
(Avec Magali Roubaud-Soutrelle, à Nice et Roquebrune-Cap-Martin)