Examen jeudi de la demande de remise en liberté de l'opposant kazakh Abliazov, arrêté à Mouans-Sartoux

La justice française examine jeudi la demande de remise en liberté de l'opposant politique et oligarque kazakh Moukhtar Abliazov, première étape avant de traiter sur le fond une demande d'extradition.

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La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence se saisira de cette demande jeudi matin, à huis-clos, et pourrait y répondre le jour-même, selon les avocats de Mr Abliazov et une source judiciaire.
Agé de 50 ans, M. Abliazov se trouve sous écrou extraditionnel à la centrale de Luynes, près d'Aix-en-Provence, depuis le 1er août, au lendemain de son interpellation spectaculaire par la police française qui avait fait irruption dans sa villa de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) le 31 juillet.
Ses avocats ont immédiatement demandé sa remise en liberté, affirmant présenter des garanties de logement et se disant ouverts au principe de versement d'une caution et d'un bracelet électronique.
Au-delà de ces garanties techniques, ils vont tenter de convaincre la chambre d'instruction -trois magistrats du siège et un représentant du ministère public-que leur client est avant tout victime d'un règlement de compte politique. M. Abliazov est en effet considéré comme le principal opposant à Noursoulan Nazarbaïev, qui dirige le Kazakhstan d'une main de fer depuis 1990 et dont il fut un temps proche, au point d'en être son ministre de l'énergie en 1999.
En 2002, il avait déjà connu la prison dans son pays, après avoir fondé le parti d'opposition Choix démocratique. Il revint ensuite en grâce, et prit en 2005 les rênes de la banque BTA, le plus grand établissement du pays. C'est au moment de la nationalisation forcée de BTA en 2009, dont il contrôlait la majorité du capital, qu'il quitte son pays pour se réfugier en Angleterre, où il a bénéficié du statut d'exilé politique.
C'est d'ailleurs cette banque, aujourd'hui contrôlée par l'Etat, qui a fourni les renseignements à la police française permettant son interpellation. La BTA accuse en effet M. Abliazov d'avoir détourné environ 6 milliards de dollars à son profit, les faisant transiter par des comptes off-shore.
Ses avocats expliquent que l'ancien homme d'affaires (télécoms, agro-alimentaire, textile, médias) a simplement voulu protéger les actifs de la banque d'une main-mise de l'Etat. Refusant de donner les noms de ses partenaires à la justice anglaise pour mieux les protéger, il a été condamné à 22 mois de prison pour outrage à la cour en février 2012. Il avait fui Londres peu avant, officiellement averti d'une menace de kidnapping le concernant.

"Un vrai risque s'il devait être extradé"
C'est précisément ces charges de "fraude à grande échelle" et de "blanchiment d'argent" qui ont fondé les demandes d'extradition du Kazakhstan, mais aussi de la Russie et de l'Ukraine où la BTA avait des intérêts, transmises à Interpol, et qui sont à l'origine de son interpellation en France.
La justice française, à ce stade, a retenu celle de l'Ukraine, pays avec lequel existe une convention d'extradition, contrairement au Kazakhstan, alors qu'un éventuel problème de prescription écarte la prise en compte de la demande russe. L'Ukraine avait 40 jours, au 1er août, pour fournir au quai d'Orsay les pièces justifiant sa requête. 
Pour Me Bruno Rebstoff, l'un des avocats de l'oligarque, la cause est entendue : "La demande de Kiev est en réalité une demande kazakhe déguisée, une demande politique, et il y a un vrai risque que, s'il devait être extradé en Ukraine, il soit ensuite remis aux autorités kazakhes où il risque pour sa vie". Amnesty International et Human Rights Watch sont sur la même longueur d'ondes.  
"Le gouvernement français se serait passé de devoir régler cette situation, au vu des intérêts économiques de la France au Kazakhstan, où d'importants contrats sont signés. Il y a un hiatus entre ces intérêts et la défense des Droits de l'Homme et les garanties de l'intégrité physique de Mr Abliazov", a ajouté cet avocat du barreau d'Aix-en-Provence, épaulé par plusieurs autres confrères internationaux.
Le quai d'Orsay, interrogé, a répondu ne pas souhaiter commenter une affaire qui relève de la justice.
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