Plus de deux mois après le début de la guerre en Ukraine, la solidarité n’a pas fanée pas au pays des parfums. La société de gestion immobilière AGEFIM a mis à disposition des locaux, qu’elle a réhabilités et meublés, pour des réfugiés ukrainiennes.
Lits, canapés, un coin bureau et même quelques livres et jouets pour les enfants… Le décor des locaux de l’AGEFIM situés à Grasse a bien changé en l’espace de quelques semaines.
Ce lieu d’accueil est désormais accessible à des familles fuyant la guerre en Ukraine. L’endroit a été équipé pour accueillir une vingtaine d’entre elles, les travaux de réhabilitation ont débuté quant à eux au mois de mars.
Tjeerd Bangma, le président du syndic a su entrainer avec lui plus d’une trentaine d’interlocuteur dans cet élan de solidarité : "j’ai fait appel à beaucoup d’entreprises que je fais travailler depuis des années, il sont tous foncé. L’informaticien qui a mis de l’informatique à disposition, un cuisiniste qui nous a donné des machines à laver… Tout le monde a eu le coeur sur la main."
Sociétés privées ou institutionnels ont rapidement répondu présent, au moment où le projet s’est dessiné, jusqu’à sa finalisation. La page Facebook de la société a publié différentes photos de l'avancée des travaux.
L'endroit a été inauguré le 6 mai dernier.
"Ça aurait pu nous arriver à tous"
Pour accueillir ces familles dans les meilleures conditions possibles, les lieux nécessitaient des travaux incontournables pour le confort des futurs occupants. Bacs à douche et sanitaires ont été entièrement refait. Ce sont 400 mètres carrés, mitoyens des bureaux de l’AGEFIM, qui sont dédiés à la réception de ces familles.
Emmanuel Sanchez est plombier, et avec deux ouvriers, ils ont répondu présent quand il a fallu adapter ces toilettes d’entreprises à un usage plus complet : "on a tout cassé, on a refait des douches, les cumulus, et des w.c suspendus, on a tout refait. Et tout ça gracieusement, ce qui est normal. Ca aurait pu nous arriver à nous."
Un billard, un baby foot et une télévision composent l’espace commun qui dessert les 7 chambres créées par l’AGEFIM. Seule la cuisine est partagée avec leurs employés, car attenante au reste de leurs locaux.
Un foyer pour les trois prochaines années
Tatiana Babenko a quitté son pays avec et ses deux filles. A Grasse, dans ces nouveaux locaux aménagées, elles bénéficient de deux chambres, ce qui lui permet de pouvoir suivre ses cours de français, enfin l’esprit libre.
Ils commencent à 8h30 et finissent à 16h30, et après je vais à l’école, prendre les enfants, et nous retournons ici. A chaque fois elle me disent 'où est la maison ?' Elles ne comprennent pas où est leur maison parce que nous changeons beaucoup.
Tatiana Babenko.
Cette initiative privée, solidaire et inédite, prouve que les entreprises privées elles aussi peuvent faire preuve de solidarité.