L’église Sainte-Luce de Saint-Vallier-de-Thiey, à quelques encablures de Grasse est fermée au public et donc aux fidèles. En cause des risques d’effondrement. Un cas loin d’être isolé dans le département et en France.
"En raison de risques d’effondrement de la Chapelle Sainte-Luce, les cérémonies religieuses sont transférées, jusqu’à la restauration de l’édifice".
C’est en ces termes que le curé de la paroisse signe la note apposée sur la porte de cet édifice qui date du 13e siècle.
"Il est urgent de mettre des étais pour éviter que la voûte ne s’effondre, résume Marie-Christine Gay, férue du patrimoine local qui a pris fait et cause pour la chapelle. "Il faudrait que la chapelle soit classée" martèle l’intéressée "seul moyen de la préserver."
L'intéressée est d'autant plus sensible au devenir de l’église qu'elle a travaillé de longues années au laboratoire de recherche des musées de France et du musée du Louvre en particulier.
L'église de Sainte-Luce n’est pas dépourvue de charme. Elle comporte une nef principale, une chapelle perpendiculaire et un vaste porche couvert de style provençal. Coiffée d’un clocheton, elle est entourée de très beaux cyprès. Il y a aussi une très belle croix en fer forgé.
Selon un rapport récent sur l’état du patrimoine religieux en France, entre 2500 et 5000 églises pourraient tout bonnement disparaître en France d’ici 2030, faute d’entretien.
Une situation qui a fait réagir Stéphane Bern. Le célèbre animateur expliquait ainsi devant les sénateurs, en 2022, parlant de "déréliction" concernant nos églises.
J’ai l’impression d’être dans un bateau qui prend l’eau et d’écoper avec une cuillère à soupe
Stéphane Bern
Celui qui est à la tête d’une Mission pour la sauvegarde du patrimoine depuis 2017 regrette que dans bon nombre de campagnes, les églises ne soient plus entretenues, faute de pratiquants. Et de conclure que "sauver une église n’est plus un enjeu électoral mais construire un stade oui".
Pour la commune de Saint-Vallier-de-Thiey, c’est la sécheresse de cet été qui a révélé la fragilité de l’église : "Des fissures sont apparues", résume le père Gustave Sodogas, qui a pris ses fonctions depuis septembre. Le terrain argileux sur lequel est construit le bâtiment aurait même bougé. "La mairie était inquiète, précise le nouveau curé. La municipalité devrait faire des travaux" résume confiant le père Sodogas.
De son côté le maire, Jean-Marc Bélia dit avoir à cœur cet endroit : "La chapelle était celle des pénitents. C'est un lieu magique pour nous tous, nous y sommes très attachés, moi en particulier".
Les travaux sont bel et bien envisagés : "on va monter le dossier pour la restauration de cet endroit dont on ignore le coût puis ensuite on va solliciter différentes aides." Rien que la réfection de la toiture est déjà estimée à entre 50 et 80 000€.