Une JAP décide de sa libération conditionnelle. Le procureur fait appel. Gabriel veut entamer une grève de la faim
C.Iacono reste en prison ITW : Gérard Baudoux
Une juge de l'application des peines s'est prononcée pour une libération provisoire de Christian Iacono. Mais le procureur de Grasse, Jean-Michel Cailliau, a décidé de faire appel de cette décision
Une JAP s'est prononcée pour une libération provisoire de C.Iacono condamné à 9 ans de réclusion. Mais le procureur de Grasse, Jean-Michel Cailliau, a décidé de faire appel de la décision de libération conditionnelle. Gabriel Iacono veut entamer une grève de la faim pour la libération de son grand-père.
Le parquet de Grasse fait appel d'une libération conditionnelle :
Le procureur de Grasse, Jean-Michel Cailliau, a décidé de faire appel d'une décision de libération conditionnelle de Christian Iacono, condamné à 9 ans de réclusion pour le viol de son petit-fils qui s'est récemment rétracté.
Ce matin, une juge de l'application des peines de Grasse s'était prononcée pour la libération à partir de samedi de l'ex-maire, âgé de 77 ans, mais l'appel "suspensif" du parquet fait obstacle à cette libération.
Le point en début d'après-midi :
Ce matin, une juge de l'application des peines de Grasse s'est déclarée favorable à une libération provisoire de l'ex-maire de Vence, âgé de 77 ans, à partir du samedi 18 février, selon ses avocats.
Le procureur de Grasse, Jean-Michel Cailliau, a toutefois indiqué qu'il déciderait dès aujourd'hui s'il fait appel de cette décision.
Le parquet de Grasse dispose de 24 heures pour procéder à un appel "suspensif" de la décision de la juge de l'application des peines, ce qui empêcherait immédiatement une libération de Christian Iacono.
Les avocats et la famille de Christian Iacono se montraient plutôt pessimistes sur la possibilité d'une libération.
Lors d'une audience à huis clos tenue cette semaine, un représentant du parquet s'est en effet dit opposé à cette libération, selon plusieurs sources proches du
dossier.
Si l'appel n'était pas interjeté dans les 24 heures mais dans les 10 jours, Christian Iacono serait alors libéré samedi mais obligé de se représenter devant la Cour d'appel d'Aix-en-Provence.
En cas de libération, Christian Iacono devrait s'abstenir de rencontrer son petit-fils Gabriel, de faire des interventions publiques ou de publier des ouvrages sur l'affaire, a indiqué son avocat Gérard Baudoux.
Le 23 janvier dernier, la commission de révision des condamnations pénales (composée
de magistrats de la Cour de cassation, à Paris) avait "ordonné un supplément d'information" et rejeté une requête de suspension de peine pour Christian Iacono.
Christian Iacono a été condamné en 2009, puis en appel en février 2011, à neuf ans de prison pour le viol de son petit-fils Gabriel, aujourd'hui âgé de 21 ans.
Mais en mai 2011, le jeune homme était revenu sur ses accusations, maintenues pendant 11 ans. Elles portaient sur des faits qui se seraient déroulés entre 1996 et 1998 dans la villa de Christian Iacono à Vence, alors que l'enfant avait entre cinq et huit ans.
Gabriel Iacono veut entamer une grève de la faim pour la libération de son grand-père :
Gabriel Iacono, qui a accusé pendant onze ans son grand-père Christian de viol avant de se rétracter en mai 2011, a annoncé vendredi qu'il allait démarrer une grève de la faim pour protester contre le maintien en prison de l'ex-maire de Vence.
Gabriel, 21 ans et étudiant en droit à Nice, se postera jeudi prochain devant l'entrée du tribunal de Grasse (Alpes-Maritimes) pour entamer cette grève de la faim, ne buvant que de l'eau, a-t-il précisé lors d'un point de presse qu'il avait convoqué.
"Je vous annonce publiquement qu'à partir de jeudi prochain, je démarre une grève de la faim. Jusqu'à ce qu'on m'écoute et si on ne m'écoute pas, on me retrouvera à l'hôpital ou à la morgue", a déclaré le jeune homme.
"C'est la seule solution que je vois aujourd'hui pour essayer de me faire entendre une bonne fois pour toutes", a expliqué Gabriel Iacono, en qualifiant sa démarche de "désespérée" mais nécessaire pour que son grand-père "soit enfin libéré et enfin blanchi".
"Je serai devant le palais de justice de Grasse et j'attendrai que quelqu'un me tende son oreille pour m'entendre", a-t-il précisé.
Une nouvelle audience devrait avoir lieu le 13 mars devant la chambre d'application des peines de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, qui donnera ou non son feu vert à une liberté conditionnelle, a précisé vendredi M. Cailliau.
"La justice n'est pas soumise aux émotions", a souligné le procureur devant un groupe de journalistes, "ce n'est ni de l'acharnement, ni du sadisme de notre part, c'est l'exécution d'une décision de justice".
"Nous ne nous opposons pas frontalement à un aménagement de sa peine. Nous estimons
simplement aujourd'hui que c'est prématuré", a-t-il expliqué.
"Je respecte la qualité de victime de Gabriel Iacono, car pour moi il est toujours victime. Il a toujours cette qualité en procédure", a encore commenté le procureur.
"Je comprends son insatisfaction et sa souffrance, cela dit, il l'exprimera devant d'autres que moi", par exemple devant une cour de révision, a-t-il commenté.