Comment se faire accompagner suite à un décès ? "Le deuil est tabou, on le subit, mais on n'en parle pas"

À l'approche de fête des défunts, France 3 se penche sur la question du deuil : comment remonter la pente après la perte d'un proche ?

Le deuil est une épreuve que chacun traverse dans sa vie, au moment du décès d'un proche. Cela affecte chaque individu de manière différente. Certains ont besoin de temps ou d'aide pour se relever et continuer à avancer. Il existe quelques associations pour accompagner les personnes dans leur deuil.

Pour surmonter un deuil difficile, des groupes de parole existent pour tenter de se libérer de sa peine. "Les personnes échangent sur leur vécu, leur souffrance, les petites lumières de temps en temps sur leur route", explique Evelyne Beraudo, bénévole à l'association Jalmalv (Jusqu'au lendemain, marcher avec la vie).

Cette association dispose d'un groupe de parole à Grasse - "prochainement, on espère un autre à Antibes", confie Evelyne - et de lignes d'appel de soutien à Nice, Grasse et Antibes. Les groupes de parole de l'association Jalmalv se déroulent à l'hôpital de Grasse.

À Nice et Vence, il existe aussi des groupes de parole menés par l'association Albatros 06. D'abord créée au Canada puis arrivée à Nice en 1993, cette association vient en aide aux personnes en fin de vie et aux personnes qui vivent un deuil.

Ce qui fait du bien, c'est d'en parler entre personnes qui vivent la même chose. Quelqu'un qui est en train de vivre un deuil, peut se sentir seul, même si on a de la famille autour, parfois on n'ose pas parler de sa souffrance. Là, on peut parler avec des gens qui vivent la même chose, on peut oser dire qu'on a mal, oser pleurer.

Evelyne Beraudo, bénévole à Jalmalv

À qui cela s'adresse-t-il ? 

Les bénévoles formés spécialement pour ce type d'écoute sont prêts à accueillir tout type de profil de personnes en deuil. "Le besoin peut se manifester 4 ou 6 mois après le décès de la personne ou parfois 1 ou 2 ans après, quand il y a des contrecoups", décrit Evelyne Beraudo de l'association Jamalv.

Que l'on ait perdu un conjoint, une conjointe, un parent, un ami, toutes les personnes affectées sont acceptées dans ces groupes. L'association Albatros 06 organise aussi des groupes de parole spécifiques pour les personnes qui ont perdu quelqu'un par suicide et pour les parents qui ont perdu un enfant.

Chaque personne a un deuil qui lui est unique. Chacun va le vivre à sa manière et peut témoigner de sa souffrance. Et, dans son témoignage, il y a peut-être quelque chose qui va faire écho chez quelqu'un d'autre qui se trouve dans le groupe.

Evelyne Beraudo, bénévole à Jalmalv

Et en dehors des groupes de parole ? 

Lorsque l'on vit un deuil, le retour au travail peut être un moment difficile. "On voudrait le mettre vite de côté pour continuer à être le plus efficace possible, explique Evelyne, mais parfois, on ne passe pas à autre chose."

Les employeurs sont peu formés pour accueillir les salariés en deuil. En juin dernier, l'association Empreintes a publié un guide à destination des entreprises pour mieux vivre le deuil au travail.

C'était un guide nécessaire car d'après une étude que l'association a réalisée avec le Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), moins de 4 entreprises sur 10 ont un procédé prévu dans le cas du décès d'une personne proche d'un des salariés. Or, 1 manager sur 3 a déjà eu affaire à un collaborateur en deuil dans son équipe. Ce guide est accessible aux entreprises qui le commandent auprès de l'association Empreintes.

Pour Philippe Lo Monaco, vice-président de la fédération d'associations Vivre son deuil, "le deuil est tabou, on le subit, mais on n'en parle pas". C'est pour cela que le sujet est peu abordé dans un cadre professionnel. La fédération propose aussi des formations aux professionnels pour avoir des référents dans les entreprises à qui s'adresser en cas de deuil. C'est une des multiples formations concernant le deuil que propose cette fédération d'associations présente partout en France. Les associations Vivre son deuil et Empreintes font aussi de l'accompagnement téléphonique et écrit (SMS, mail) et en groupe de parole.

Si c'est sans conteste une étape difficile à traverser, Evelyne Beraudo conseille de regarder en avant : "Le deuil, ce n'est pas oublier, c'est se souvenir sans souffrir."

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