L'eau du robinet de cinq communes de l'ouest des Alpes-Maritimes est suspectée d'être contaminée par le parasite "Cryptosporidium". De nouveaux cas d'infection ont été identifiés ces dernières heures. Des mesures de précaution s'imposent pour les populations concernées, en attendant les résultats d'analyse du réseau d'eau.
Les communes en question sont Saint-Cézaire-sur-Siagne, Peymeinade, Le Tignet, Spéracèdes et Cabris. Toutes se trouvent dans le pays grassois et pourraient être atteintes d'une contamination de leur réseau d'eau potable.
C'est en tout cas ce que laissent penser les 22 cas de cryptosporidiose confirmés ces dernières heures dans ces villes de l'ouest des Alpes-Maritimes.
Quelles sont les mesures mises en place ?
Vendredi 2 juin, 10 premiers cas de cryptosporidiose étaient identifiés. Face à cela, l’Agence Régionale de Santé Paca et Santé Publique France réalisent actuellement des investigations pour déterminer la source de contamination. Auprès des personnes contaminées, tout d'abord, pour tenter de retracer l'origine de leur infection.
Un suivi des consultations pour gastro-entérite est également effectué en lien avec les médecins, pharmaciens et même vétérinaires, dans les hôpitaux et les cabinets médicaux.
Enfin, des analyses sont réalisées au niveau des ressources alimentant les réseaux d’eau potable du secteur, car selon les termes de l'ARS, "les investigations en cours semblent à ce stade s’orienter vers une possible contamination des réseaux d’eau".
Pour les cinq communes concernées, la Régie des Eaux du Canal Belletrud est en charge de la production de l’eau potable, de son captage jusqu’à sa distribution aux usagers, en passant par son traitement. Depuis ce mardi 6 juin, elle procède à l'installation de filtres anti-tous germes sur les robinets des crèches et établissements scolaires et périscolaires, en collaboration avec les services techniques municipaux des villes concernées.
Ces dispositifs sont composés d'une membrane de microfiltration qui constitue une barrière aux micro-organismes d'origine hydrique. Ils permettront aux établissements scolaires de rester ouverts. L'impact du parasite semble donc modéré. "Pour l'instant, cela est très minime puisque sur une population de 25.000 abonnés, nous n'avons que 22 cas", a réagi Pierre Bornet, maire de Cabris et président de la Régie des Eaux du Canal Belletrud, au micro de France 3 Côte d'Azur ce mardi 6 juin.
Les recommandations de l'Agence Régionale de Santé
D'autant que d'après les premières analyses réalisées sur les eaux brutes de la Pare et à la prise d'eau du Rousset, ainsi qu'en sortie de l'usine d'eau potable, les résultats se sont révélés conformes.
L'Agence Régionale de Santé (ARS) conseille cependant à la population des communes concernées, et plus particulièrement aux personnes immunodéprimées et aux nourrissons, de :
- consommer de l’eau en bouteille ou de faire bouillir l’eau du robinet pendant 2 minutes avant de la consommer ou de l’utiliser pour la préparation des aliments
- préparer les biberons avec de l’eau embouteillée
- se laver les mains régulièrement avec une solution hydro-alcoolique suivie de séchage, pour éviter la transmission du parasite
L’eau du robinet peut toujours être utilisée pour la cuisson des aliments, la douche, les usages ménagers (vaisselle, linge…).
La cryptosporidiose, c'est grave ?
La cryptosporidiose est une infection du tube digestif due à un parasite appelé le « Cryptosporidium ». Cette bactérie est présente naturellement dans l’environnement. La contamination de l’homme se fait soit par contact direct avec un animal ou un humain porteur du parasite présent dans les selles, soit de façon indirecte par consommation d’eau ou d’aliments contaminés.
Qu'on se rassure tout de suite, c'est une maladie généralement bénigne. Le symptôme principal est une diarrhée, parfois accompagnée de vomissements, douleurs abdominales, fatigue et légère fièvre. L’infection peut aussi être asymptomatique. La durée d’incubation est en moyenne d’une semaine (2 à 14 jours). En général, la maladie guérit spontanément, même si des formes graves peuvent être observées chez les personnes immunodéprimées.
L’ARS n’a à ce jour relevé aucun facteur d’aggravation ni aucune hospitalisation liée à cet épisode dans les Alpes-Maritimes. Elle continue d’investiguer pour repérer d’éventuelles nouvelles personnes atteintes et suivre l’évolution de la situation.
L'ARS affirme par ailleurs qu'un "renforcement du contrôle sanitaire de l’eau potable est mis en place et sera maintenu jusqu’à la fin de cet épisode".