Soupçonnés d'avoir ciblé principalement des personnes âgées pour changer à leur insu leur assurance santé afin d'empocher la commission : cinq personnes et trois sociétés sont jugées à Grasse jusqu'à ce mercredi 19 décembre.
C'est une escroquerie qui a été pilotée depuis la Côte d'Azur et la région parisienne. Elle a donné lieu à une volumineuse enquête à partir de 2014. Un homme de 38 ans, est poursuivi en sa qualité de grossiste pour "escroquerie en bande organisée" et "pratiques commerciales trompeuses".
Ses parents, associés comme courtiers détaillants, comparaissent à ses côtés, ainsi que deux autres distributeurs et trois sociétés.
Tous les prévenus contestent la fraude et ont tenté ce lundi 17 décembre en vain d'obtenir la nullité de la procédure en dénonçant par la voix de leurs avocats "une enquête menée en catimini sans objectivité et avec acharnement" qui n'aurait retenu selon eux que les publications négatives déposées sur les forums, notamment celui de 60 Millions de Consommateurs.
"On me reproche 86 réclamations sur un portefeuille de 65.000 contrats, soit 110.000 personnes ! C'est épsilonique", s'est défendu à la barre le prévenu, le premier à devoir s'expliquer sur les méthodes trompeuses relevées durant l'enquête, déclenchée à la suite de plaintes à la police ou auprès de l'administration.
Imperturbable dans son costume-cravate, il a également rejeté toute responsabilité dans la rédaction des argumentaires commerciaux découverts par les enquêteurs lors de perquisitions et qui servaient de trames aux téléprospecteurs.
Le discours était bien rodé et servait à "mettre l'interlocuteur dans l'entonnoir pour l'amener à la signature d'un nouveau contrat", a exposé le président du tribunal.
Le démarcheur devait par exemple dire :
- J'ai été chargé de reprendre votre dossier"
- Je vais reprendre le prix que vous payez cette année" comme s'il le connaissait
- Redonnez-moi votre date de naissance"
- Confirmez-moi votre adresse", comme s'il l'avait sous les yeux.
A la liste fleuve des plus de 140 particuliers partie civile au procès, absents à l'audience, s'ajoutent plusieurs assureurs comme Groupama, la MMA, les Mutuelles du Soleil, Harmonie Mutuelle et L'Equité, une filiale de Generali.
Le procès doit durer jusqu'à mercredi.
- Avec AFP