Les participants avaient pour objectif de lire 14 romans en 9 semaines. Une tâche qui ne se révèle pas toujours facile en cellule et dans le brouhaha de la détention. Certains n'ont pas lu tous le corpus. Un jeune homme n'est parvenu qu'à lire un seul des romans, mais c'est déjà un motif de fierté. "Je n'avais jamais fini un livre de ma vie, c'est la première fois explique-t-il. Cela nous libère l'esprit, on ne pense plus à rien, on est vraiment dedans, ça m'a aidé."
Cette petite bulle de parenthèse tous les jeudis permet de parler de totalement d'autre chose avec des personnes différentes. Cela permet de s'oxygéner la tête. On repart dans le quotidien un peu plus gaiement.
"Un moment d'échange très privilégié"
Ce projet pédagogique a été mené en partenariat avec l'Education Nationale. Pour Delphine Rivet, professeure de français, ces sessions ont été "un moment d'échange très privilégié assez extraordinaire". "Cela leur a permis de parler entre eux de sujets qu'ils n'auraient jamais abordés dans d'autres circonstances", ajoute-t-elle.Pour un des détenus, ces séances de lectures ont été l'occasion de renouer avec ses rêves d'écriture : "ça m'a permis d'étoffer mon vocabulaire, de voir une autre vision de la vie et j'ai repris mes écritures et mes poèmes." Depuis, il a écrit 2 romans et 2 recueils.