Grasse : Le légataire de Trenet réclame une partie de son héritage devant la justice

S'estimant floué par une société danoise à laquelle il a cédé son héritage, il est venu vendredi réclamer devant le tribunal correctionnel de Grasse une centaine d'objets ayant appartenu au "Fou Chantant".

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Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 29 janvier 2013.


Georges El Assidi, secrétaire particulier pendant vingt ans et ami intime de l'artiste (mort à 87 ans en 2001), estime avoir été volé par la société par actions simplifiée (SAS) Charles Trenet.
Cette société commerciale dit oeuvrer pour la sauvegarde de la mémoire du chanteur et être locataire de la villa d'Antibes dessinée par Trenet, dans laquelle se trouvent les objets réclamés par M. El Assidi.
L'héritier, qui conteste la légalité du bail accordé en 2007 à la SAS (assurant qu'il s'agit d'un faux), réclame la restitution de 92 objets aujourd'hui placés sous scellés, parmi lesquels un billard laqué-blanc, un piano droit du chanteur-compositeur, des tableaux peints par Charles Trenet, une tapisserie d'Aubusson ou encore des
diplômes et divers bibelots.
"Bien sûr qu'ils ont volé et qu'ils ne veulent pas restituer. Ils ont détruit le patrimoine" contenu dans la villa "dévastée", a déclaré M. El Assidi, 52 ans, à la sortie de l'audience, énumérant le "jardin délabré", la piscine à l'eau croupie, des bijoux en or du chanteur devenus vert-de-gris, des tableaux entassés les uns sur les autres, des meubles qui pourrissent... un préjudice "sentimental" pour lui qui avait fait de la villa son "musée personnel".
Son avocat Me Francis Pudlowski a réclamé 160.000 euros de dommages-intérêts au titre du dommage matériel, ainsi que 50.000 euros au titre du préjudice moral.
Le ministère public n'a, lui, pas fait de réquisitions, estimant qu'il s'agissait d'"un problème de succession de célébrité" qui "ne relève donc pas des juridictions pénales".
Me Denis Del Rio, désigné pour représenter la SAS, actuellement sans dirigeant et chapeautée par un administrateur judiciaire, s'est réjoui que le ministère public ait "considéré qu'il n'y avait pas de vol dans ce dossier".
"On entend de grands mots de la part de la partie civile: +Nous avons affaire à des escrocs, à des voleurs, à des voyous, à des Attila+!". "En tout état de cause, dans ce dossier, vous avez des occupants de bonne foi" et "des contrats qui ont été validés judiciairement", a-t-il asséné, qualifiant l'affaire de "pantomime judiciaire".
Surendetté, Georges El Assidi avait cédé en 2006 à la société de droit danois Nest une grande partie de son patrimoine issu de la succession Trenet, dont la villa d'Antibes (pour 4 millions d'euros) et les droits d'auteur et d'interprète du chanteur (pour 1,5 million d'euros), a rappelé Me Pudlowski.
Il avait également vendu à l'époque 168 objets de la villa (tableaux peints par Trenet, dessins de Cocteau, photos, bibelots) à Nest, pour 250.000 euros.
Mais le plaignant affirme n'avoir jamais rien touché de Nest dont il accuse les dirigeants d'escroquerie, en précisant vivre aujourd'hui du RSA dans une petite maison prêtée par des amis dans le Val-de-Marne.
La société danoise Nest -dont les responsables contrôlent la SAS Charles Trenet- n'a jamais acquis la villa d'Antibes tout en occupant les lieux depuis la promesse de vente, selon Me Pudlowski. Cette immense villa aux allures de paquebot est désormais propriété de la banque de M. El Assidi, à la suite d'une mise aux enchères sans acquéreur en 2011.

 

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