Hérissons, écureuils... Des bébés animaux assoiffés par la sécheresse soignés dans les Alpes-Maritimes

Deux salariés, un service civique et de nombreux bénévoles sont nécessaires pour faire tourner le Centre de soins pour la faune sauvage, situé à proximité de Grasse, dans les Alpes-Maritimes. Les animaux sont fortement impactés par la sécheresse.

"On récupère beaucoup de bébés hérissons. En général, les mamans sont sorties pour aller chercher de l'eau mais, à cause de la sécheresse, elles sont allées plus loin et ne sont pas revenues", explique Jennifer Jolicard, directrice du Centre de soins de la faune sauvage de Saint-Cézaire-sur-Siagne, tout en hydratant un choupisson - c'est leur vrai nom - à l'aide d'une seringue. 

"Au bout d'un moment, les bébés ont faim et sortent par eux même pour essayer de trouver de la nourriture, mais ils ne sont pas encore autonomes, certains n'ont pas même pas encore ouvert les yeux", indique-t-elle en montrant un hérisson de deux semaines.

Minuscule, la bestiole tient dans la paume de sa main.

Ce sont souvent des particuliers, des policiers ou des agents municipaux qui apportent ces animaux mal en point au centre de soins. Avant de les transporter, il faut vérifier que la mère n'est pas à proximité mais ensuite, il faut agir vite.

Si on ne les retrouve pas au bout de trois jours, ils peuvent mourir,

prévient la soigneuse.

Jusqu'à 250 animaux

Le phénomène se reproduit chaque été mais en ce moment, alors que le mois de juillet a été le plus chaud jamais enregistré sur la Côte d'Azur, le centre, qui a ouvert en décembre dernier, tourne à plein régime.

Le téléphone n'arrête pas de sonner. "On a eu deux semaines où le centre - qui peut accueillir jusqu'à 250 animaux - était quasiment plein, raconte Jennifer Jolicard. On a mobilisé le plus de bénévoles possibles et maintenant ça s'est un peu calmé", ajoute-t-elle.

"Mais je sais que si, pendant deux jours, il fait 40 degrés, j'ai à nouveau 150 martinets", prévient-elle.

En ce moment, le centre accueille 90 oiseaux de cette espèce, proche de l'hirondelle. L'étage leur est réservé. Ils sont disposés dans des caisses, suivant leur niveau de rétablissement. Les "maigres" sont nourris par des bénévoles à l'aide d'une pince à épiler.

Souvent il s'agit d'oiseaux qui sont tombés du nid parce qu'ils se sont placés trop près du bord, pour tenter de capter la fraîcheur. 

Tout l'écosystème impacté

Mais ce n'est pas la seule raison qui explique leur état. "Au-delà du fait qu'ils ont chaud, c'est tout l'écosystème qui est impacté", explique Hélène Bovalis, présidente de l'association PACA pour demain qui a fondé le centre.

En effet, les hirondelles et les martinets construisent leur nid à base de boue. Mais avec une température moyenne de 27 degrés en juillet... "allez trouver de la boue dans le centre-ville de Nice", ironise Jennifer Jolicard.

Les nids en mauvais état peuvent se fissurer, entraînant leur chute.


Ces oiseaux, qui se nourrissent principalement d'insectes, ont aussi du mal à trouver de la nourriture  : "les insectes ont besoin d'un milieu humide pour se reproduire, donc s'il n'y a plus d'eau,  ils ne se reproduisent pas", explique la directrice du centre.

Les bénévoles du centre ont aussi récupéré des martinets goudronnés. La chaleur avait fait fondre le goudron des routes, fragilisant ainsi leur plumage.

Premiers réflexes à avoir face à un animal sauvage

Pour ces animaux blessés ou en détresse, le risque vient aussi de ceux qui les récupèrent et, en voulant bien faire, aggravent la situation. "Il ne faut pas transférer sur l'animal les craintes qu'on aurait pour les humains", martèle Hélène Bovalis.

Les deux soigneuses ne comptent plus les fois où elles ont retrouvé des animaux en hypothermie parce que les personnes qui les avaient ramassés leur ont fait prendre une douche froide, croyant les rafraîchir.

La température normale d'un oiseau est supérieure à celle d'un humain. Si on les touche et qu'on a l'impression qu'ils sont frais, en fait, ils sont congelés !

Jennifer Jolicard

De la même manière, il faut faire très attention si on tente de les hydrater avec une pipette. "Je dis souvent, imaginez que pour l'animal on est un géant de douze mètres ! Donc, quand on les prend dans notre main pour les faire boire, qu'est-ce qu'ils font ? Ils hyperventilent", raconte la directrice du centre, ancienne vétérinaire. Le risque, c'est que l'eau ne passe pas dans le gosier mais aille directement dans les poumons, très ouverts. Ensuite, c'est la noyade...

Donc premier réflexe : appeler le centre pour avoir des conseils avant de les nourrir ou les hydrater. "Les animaux ont 24 heures de survie possible sans manger ni boire", rappelle Hélène Bovalis. 

Le centre est ouvert 7 jours sur 7 jours, même les jours fériés et est joignable par téléphone, de 8 h à 20 h au 04 89 64 00 25.

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