Pas de touristes asiatiques, américains, russes... des touristes qui ont un gros budget sur la Côte d'Azur. Il ne reste que les touristes français avec un budget plus modeste. Conséquence : les parfumeurs grassois perdent 80 % de leur chiffre d'affaire et lancent un cri d'alarme.
Quelques touristes français sont venus découvrir les senteurs de la maison Galimard à Grasse (Alpes-Maritimes). Une visite de l'usine de parfumerie créée en 1747 censée éveiller les sens et déclencher des achats dans la boutique du musée. Une découverte de l'atelier qui se fait avec le port du masque, risque Covid oblige.
Panier moyen d'un visiteur asiatique est de 1000 euros
Mais ce n'est pas l'affluence habituelle ! En l'absence de touristes fortunés, difficile de remonter la pente après la longue période de confinement et d'inactivité. Pas d'autocar non plus pour des visites de groupes dans des voyages organisés. Même si les touristes locaux sont présents, cela ne suffira pas à pérenniser l'activité de ces entreprises, héritières d'un savoir-faire ancestral à Grasse.Le panier moyen d'un visiteur français est de 65 euros, alors que celui d'un visiteur asiatique est de 1000 euros. Les vendeuses constatent un manque à gagner.
Cet été c’est un petit peu difficile, on voit que les gens essaient de faire attention. Par contre, si ils ont envie de se faire plaisir ils vont quand même prendre un petit quelque chose.
"Perte de 100 % pendant le confinement"
Les parfumeurs subissent de plein fouet une crise qui s’installe durablement. Il y a eu une "perte de 100 % pendant le confinement", précise Stéphane Roux, directeur adjoint de la Parfumerie Galimard.
On avait espéré au mois de juillet et au mois de juin avoir des touristes qui viennent de France, mais ça s'avère être très calme encore.
Chiffre d'affaires en baisse de 60 %
Même constat chez Fragonard, 200 visiteurs par jour contre 600 habituellement. Avec pour conséquence un chiffre d'affaires en baisse de 60%.
Il nous manque toute l’Asie et toute l’Amérique, des touristes qui viennent en grand nombre d'habitude tout au long de l’année mais avec les transports et les conditions de Covid 19 on a plus de clients.
Pas de licenciement envisagé
Un risque de banqueroute pour ces maisons dont la réputation et le savoir-faire ont traversé les siècles. Après un début juillet au ralenti, elles attendent de voir comment va se profiler le mois d'août. Pour le moment, il n'est pas envisagé de licencier du personnel.
Cri d'alarme
Afin de surmonter ces difficultés, les parfumeurs de Grasse lancent un cri d'alarme et demandent à l'état de les inclure dans le même dispositif que les hôtels, restaurants ou encore les structures événementielles. Objectif : bénéficier de l'allègement des charges patronales. Le temps de retrouver une activité normale.
(Pascal Varnier, Séverine Neuquelman, édité par Aline Métais)