Pourquoi ne pas utiliser les animaux d'élevages ou la faune sauvage pour débroussailler ? Dans le Var, des agriculteurs se sont déjà employés depuis plusieurs années à participer à la lutte contre les incendies.
Et si la faune d'élevage et sauvage pouvait aider à lutter contre les incendies ? C'est l'idée mise en place depuis de nombreuses années notamment dans le Var ou au Haut-Thorenc.
Certains éleveurs de brebis et de chèvres les utilisent notamment pour débroussailler des centaines d'hectares afin de soit limiter les feux mais aussi permettre aux secours d'être en sécurité en cas d'incendie. "Dans le Var, on avait quand même au moins 60 éleveurs engagés, au total ça représentait quasiment 15 000 hectares engagés en mesure pastorale enjeux des FCI (défense des forêts contre les incendies), en PACA. L'éleveur doit adapter sa gestion pastorale en fonction des enjeux", explique Alice Bosch, ingénieure pastoraliste au CERPAM (Centre d'études et de réalisation pastorales des Alpes-Méditerranée).
"Il pensait que la chèvre avait un rôle à jouer dans l'entretien des milieux forestiers"
Un enjeu pour les communes, les métropoles mais aussi un engagement pour les agriculteurs.
"C'était un peu politique quand mon père s'y est mis, en 1975. Il pensait que la chèvre avait un rôle à jouer dans l'entretien des milieux forestiers. En faisant cela, on nourrit les bestioles et en même temps ça entretient le sous-bois. Quand j'ai repris en 2008, je suis resté sur cette même ligne. C'est une tradition en Provence avec la pastorale. Donc, en parallèle, on travaille avec une race locale qui s'adapte bien au milieu", détaille Mathias Carel, éleveur caprin.
Par contre, il veille à ce que ses 170 chèvres ne pâturent pas trop pour éviter de réduire la régénération des sous-bois.
Et pour agir, des conventions existent déjà. À la Communauté de commune Provence Verdon, on pense déjà à de prochaines conventions avec les éleveurs pour sécuriser leurs activités. Elles permettraient "d'assurer et d'avoir une obligation de résultat de la part des éleveurs", détaille Arthur Dupuis-Gerbal, directeur du pôle environnement et risque à la Communauté de commune Provence Verdon.
Les animaux sauvages ont leur rôle à jouer
Ces troupeaux ont pour mission de débroussailler les pistes "de 25 à 50 mètres, qui d'abord se fait mécaniquement puis si il y a pastoralisme, d'espacer le plus possible l'entretien mécanique", ajoute le représentant de la communauté de commune.
Cela n'est pas réservé qu'aux animaux d'élevage puisqu'au Haut-Thorenc, dans une réserve naturelle de la faune sauvage, les 180 mammifères participent à lutter contre les incendies.
En réduisant les branches basses sur les arbres, un pare-feu naturel s'est créé.
"Vous avez une dynamique végétal qui s'est créé grâce à ces herbivores et cette dynamique végétale qui aboutit à des territoires qui sont "humides" même en période de sécheresse donc s'il n'y a plus de territoires secs qui, en période de sécheresse, ne demandent qu'à s'enflammer", explique Patrice Longour, vétérinaire et directeur de la réserve.
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