VIDEO. Le boom de la pelouse synthétique : "On n'utilise plus d'eau, plus de tondeuse, d'essence, de révision et d'engrais"

Avez-vous, vous aussi, craqué pour de la pelouse synthétique ? Sa demande est en augmentation avec les conditions climatiques actuelles et la sécheresse.

Les journalistes Thibault Grosse et Frédéric Cerulli se sont rendus dans le pays niçois à la rencontre de trois ouvriers en plein chantier. Ils font partie d'une entreprise qui s'occuper de la pose de gazon synthétique. Durant cinq jours, ils travaillent sans relâche pour disposer cette pelouse artificielle afin de faire parfaitement illusion.

En pleine pose, l'un d'entre eux détaille : "Moi, mon objectif c'est que les amis du client ne sachent pas si c'est un faux ou un vrai gazon". Afin de couvrir les 150 mètres carrés de jardin, les clients ont dû débourser 8000 euros. Une somme conséquente mais qui ravi ces derniers. "Il a vraiment le rendu d'un vrai gazon", commentent-ils en testant leur nouvelle pelouse.

Le synthétique plus cher que le naturel

Le choix du synthétique a été initié par les conséquences entre autres de la sécheresse. "L'été dernier, il -leur pelouse naturelle- avait brûlé. Il n'y avait pas de rendu. Les mauvaises herbes prennent le dessus donc il fallait prendre une décision", justifie la cliente. L'entreprise pose deux fois plus de pelouses synthétiques qu'il y a cinq ans. C'est aussi le cas dans une pépinière, là-bas, il est vendu trente à quarante euros le mètre carré contre dix euros en moyenne pour du naturel.

Un prix certes plus élevé mais ces pelouses présenteraient des avantages sur le long terme. "On n'utilise plus d'eau, plus de tondeuse, d'essence, de révision et d'engrais", explique le pépiniériste. Pourtant, des questions écologiques se posent : sa composition est à base de plastique. Aussi, cette pelouse n'a une durée de vie que d'une quinzaine d'années. Et malgré que ses ventes soient en hausse, la synthétique ne dépasserait pas la pelouse naturelle. 

Un gazon pas si vert

Vert peut-être mais pas vraiment écolo. De régulières études dénoncent la nocivité pour la santé et les conséquences pour l'environnement de ces étendues artificielles

Des chercheurs de l’université Yale ont encore récemment mesuré la présence de certains PFAS (Substances per- et polyfluoroalkylées) dans les gazons. Ils ont remarqué que la quantité était trois fois plus importante dans les fibres de gazon que dans les particules de caoutchouc.

Ce type de gazon qui est aussi déjà utilisé sur les terrains de foot de la région Paca notamment. Pour plus de réalisme avec le vrai, on y ajoute des particules fabriquées avec des pneus recyclés ou des polymères. Des granulats plus fins qu’un cheveu, ils s’échappent dans l’environnement chairés notamment par la pluie. On peut les retrouver dans l’eau, les fruits et légumes et donc, finalement, dans notre organisme ou en mer.

La Commission européenne envisage d’interdire la construction de ces parterres de sports synthétiques à base de microplastiques : il ne serait plus possible d’en construire de nouveaux d’ici 5 ans

En 2018, l’Anses, l‘Agence de sécurité sanitaire, avait rendu un rapport sur l'usage des pelouses artificielles. Elle estimait que le risque sanitaire pour les utilisateurs étaient négligeable. C'est l’utilisation croissante des granulats de pneus pour les terrains de sports et aires de jeux qui suscitait alors des inquiétudes quant à leur éventuel impact sur la santé et l’environnement.

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