L'intersyndicale a demandé à être reçue "en urgence" par le chef de l'Etat "pour qu'il retire sa réforme". La porte est restée fermée. En attendant, la prochaine mobilisation ce samedi 11 mars, certains secteurs durcissent le mouvement.
Continuer à mettre la pression. L'intersyndicale qui regroupe les syndicats suivants : CGT, FO, CFTC, UNSA, la FSU Solidaires et CGE -CGI, doit ce mercredi, en fin d'après-midi, décider des modalités de la manifestation prévue ce samedi 11 mars. En attendant la prochaine mobilisation nationale, le samedi 11 mars, des salariés de certains domaines d'activité ont durci leur position avec des grèves reconductibles.
Dans certains secteurs "ça se durcit"
Sur plusieurs sites, la mobilisation s'est amplifiée en optant pour le préavis de grève reconductible. Chaque jour, les salariés se réunissent sur site, décident de prolonger la grève, ou non, et choisissent les actions à mener.
/regions/2023/03/08/6408bbb5b78ab_0947b78f-52a7-4c05-8cac-c94d0b148758.jpg)
À la centrale hydroélectrique de la vallée du Var, des salariés ont baissé la production et manifesté devant l'établissement en bloquant l'entrée. Ils ont également posé un préavis de grève reconductible dès hier. L'assemblée générale aura lieu tous les matins.
Au niveau national, le mardi 7 mars, les grévistes ont été responsables d'une baisse de production de quelque 13.000 MW sur les centrales thermiques et nucléaires (l'équivalent à une douzaine de réacteurs), un niveau "historique" selon le syndicat CGT mines-énergie.
À Antibes, depuis 5 heures ce mercredi, la déchetterie de la CASA est bloquée par des grévistes. Le mouvement a pris de l'ampleur, avec 70 % de grévistes ce mercredi contre 30 % la veille.
Du côté de la SNCF, le mouvement se durcit également. La CGT Cheminots des Alpes-Maritimes poursuit son préavis de grève reconductible. Pour le jeudi 9 et vendredi 10 mars, la circulation des trains sera très fortement perturbée sur l'ensemble de la région sud.
Ce mercredi, un train sur trois a roulé mercredi, soit mieux que les 20% de mardi.
"Les cheminots payent pour voir", assure Fabien Dumas, le secrétaire fédéral SUD-Rail, qui dit regarder "si les autres secteurs durcissent" avant d'embrayer. Les actions des raffineurs sont aussi scrutées de près car "s'il n'y a plus de trains, plus d'essence, le gouvernement ne tiendra pas longtemps", prédit-il.
L'enseignement "moins de grévistes, plus de manifestants"
Dans un communiqué, le lundi 6 mars, le SNUIPP, "incite les personnels des écoles à participer au nécessaire blocage du pays contre le projet de réforme des retraites" et "à participer aux mobilisations du 8 et du 9 mars." Le syndicat "soutiendra les écoles et établissements qui décideraient de poursuivre la grève après le 7 mars." Les parents sont invités à se rapprocher des établissements de leurs enfants afin de connaître la suite des éventuelles perturbations.
Gilles Jean, secrétaire départemental SNUIPP-FSU, principal syndicat du premier degré, se dit "impressionné" par la dernière mobilisation. "La plus importante en termes de manifestants". Ce mardi 7 mars, le taux de grévistes observés dans les établissements des Alpes-Maritimes a atteint près de 50%.
L'appel est lancé pour se mobiliser le samedi 11 mars, mais une journée de grève dans l'enseignement est également prévue la semaine prochaine. La date n'est pas encore fixée. Peut-être mercredi, date de la réunion de la commission mixte paritaire entre députés et sénateurs. Ou jeudi.
Dans les airs, on tente de s'organiser
En ce qui concerne le transport aérien, la DGAC, la direction générale de l'Aviation civile, appelle de nombreux aéroports, comme celui de Nice, à diminuer le trafic.
Le nombre de vols sera diminué de 30%, jeudi et vendredi afin d'harmoniser les besoins en personnels avec la grève des contrôleurs aériens. Air France prévoit d'assurer jeudi "près de 8 vols sur 10, dont la totalité de ses vols long-courriers". En revanche, "les prévisions de trafic pour la journée du vendredi 10 mars seront communiquées ultérieurement".
