Les avocats de Moukhtar Abliazov, arrêté à Mouans-Sartoux, déposent 3 plaintes en France

Les avocats de l'opposant et oligarque kazakh Moukhtar Abliazov, emprisonné en France et sous le coup de demandes d'extradition de l'Ukraine et de la Russie, ont annoncé avoir déposé en France trois plaintes visant ces procédures.

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2 plaintes ont été déposées la semaine dernière à Aix-en-Provence, où sont instruites ces demandes d'extradition, l'une pour escroquerie au jugement et une pour violation du secret du délibéré, et la troisième à Nice pour violation de la vie privée, a indiqué à la presse, à Paris, Gérard Tcholakian, un des défenseurs de M. Abliazov.
La première plainte se rapporte au fait que le dossier présenté par Kiev est "vide, avec des traductions fantaisistes et une absence de pièces" et qu'en conséquence les demandeurs "cherchent manifestement à mystifier et à tromper les juges français dans un dossier vide" et aux motivations politiques, selon la défense.
La deuxième plainte a trait au fait qu'un média ukrainien avait annoncé le 2 octobre dernier qu'une demande de remise en liberté de M. Abliazov allait être rejetée, décision que la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence n'a rendu que le 3 octobre.
La plainte à Nice concerne elle les surveillances d'officines privées ayant permis sa spectaculaire arrestation le 31 juillet dans une villa à Mouans-Sartoux. Son ancienne banque, BTA, qui lui reproche depuis d'avoir détourné 6 milliards de dollars, avait revendiqué avoir transmis à la police française
des informations ayant permis de le localiser.
Ancien ministre de l'Énergie, Moukhtar Abliazov a été emprisonné en 2002, après avoir pris la tête du Choix démocratique, parti d'opposition au président Noursoultan Nazarbaïev, qui dirige le pays d'une main de fer depuis 1989, à l'époque soviétique.
Libéré en 2003, M. Abliazov avait quitté son pays pour Londres, où il a obtenu l'asile politique, en 2009, au moment de la nationalisation forcée de la banque BTA qu'il dirigeait. Sa famille et ses soutiens assurent que les accusations contre lui relèvent d'un règlement de comptes politique de la part du Kazakhstan.
"Nous sommes face à un stratagème, avec deux Etats +présentables+, puisque engagés par la Convention européenne des droits de l'Homme" qui risqueraient en fait de "remettre Abliazov à ses pires ennemis", a de son côté estimé un autre défenseur de l'oligarque, Jean-Pierre Mignard. La défense de M. Abliazov souligne en effet que la Russie et l'Ukraine sont tenues, notamment par le traité de Minsk, à une entraide avec le Kazakhstan, qui n'a par contre pas de traité d'extradition avec la France.
"A la fin des fins, ce dont il est question c'est de sauver sa vie", a poursuivi Me Mignard, en jugeant "offensant envers la justice française de l'instrumentaliser
à ce point".
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