Comme la France en 2022, l'État monégasque lance une opération d'abandon simplifié des armes détenues sans autorisation : fusils ou pistolets, acquis par héritage ou trouvés, les habitants ont jusqu'au 5 avril pour s'en défaire dans une procédure allégée, sans poursuites.
Ce sont des objets qui peuvent être bien encombrants : un vieux fusil découvert dans un grenier, un pistolet hérité du grand-père, jusqu'au 5 avril l'État monégasque propose aux habitants de la Principauté de s'en défaire le plus simplement du monde, dans le cadre d'une opération d’abandon simplifié d’armes à l’État.
Dans un premier temps, un simple coup de fil suffit (93 15 31 26, ou 93 15 31 38) ou un mail (ppg@gouv.mc) pour se signaler auprès de la Direction de la Sûreté publique.
Nous ciblons effectivement les armes à feu trouvées dans les successions, et dont on ne sait que faire.
Commissaire divisionnaire Rémy Le Juste, chef de la division de police administrative de Monaco
Selon le chef de la division de police administrative, l'opération lancée lundi 25 mars rencontre déjà son public : en deux jours, 26 personnes se sont manifestées pour signaler une trentaine d'armes de poing et autant d'armes d'épaule, ainsi qu'une centaine de munitions de tout calibre.
"La plupart du temps, ce sont des fusils de chasse ou des carabines à plomb. Rien de bien inquiétant", constate le commissaire divisionnaire Rémy Le Juste, "pas d'armes de guerre ni d'explosifs".
Un rendez-vous à domicile, et pas de poursuites
Jusqu'à ce vendredi 29 mars, la première semaine de l'opération est consacrée au signalement. La seconde, jusqu'au 5 avril, permettra aux services de police de récupérer ces armes. Particularité, tout se fera sur rendez-vous, à domicile.
"Nos services se déplaceront au domicile des déclarants pour éviter de susciter une inquiétude de la population si des personnes transportaient des armes en pleine rue", précise le commissaire.
L'opération est ouverte à tous les Monégasques et tous les résidents étrangers en Principauté... mais pas aux résidents des communes françaises limitrophes invités à s'adresser à leur commissariat ou gendarmerie de proximité. Elle est totalement gratuite et évidemment sans poursuites pour les détenteurs illégaux de ces armes.
Dans la législation monégasque, le défaut d'autorisation pour la détention d'arme est un délit passible d'une peine d'emprisonnement et d'une amende.
Abandon et régularisation toute l'année
L'opération d'abandon simplifiée à l'État a pour but de récupérer rapidement un maximum d'armes illégales en simplifiant la procédure. Mais si les délais sont dépassés, il sera toujours possible de se dessaisir d'armes encombrantes ou de régulariser sa situation en demandant une autorisation de détention, tout au long de l'année. Les démarches seront cependant un peu plus complexes.
Après le 5 avril, "les personnes devront se déplacer au commissariat pour engager une procédure. Leur déclaration d'abandon devra alors être recueillie par procès-verbal", explique le commissaire divisionnaire Rémy Le Juste.
Franc succès en France en 2022
L'État monégasque s'est emparé d'une opération qui s'était montrée particulièrement efficace en France. Entre le 25 novembre et le 2 décembre 2022, l'opération avait permis de récupérer quelque 150 000 armes sur tout le territoire national.
En région PACA, les préfectures avaient fait état des bilans suivants :
- Bouches-du-Rhône : 2 976 armes ramenées et 77 574 munitions.
- Alpes-Maritimes : 2 143 armes abandonnées à l'État et 60 642 munitions.
- Var : 2 451 armes collectées, 26 341 munitions. Parallèlement, 427 armes ont été régularisées, enregistrées pour le compte de chasseurs et 514 armes pour des particuliers.
- Alpes-de-Haute-Provence : 772 armes collectées, 17 187 munitions. 461 armes régularisées.
En France, le nombre d'armes détenues illégalement était alors estimé à deux millions. Pas d'évaluation chiffrée en Principauté. Avec une population de 36 500 habitants, le bilan sera bien sûr sans comparaison, mais la Sûreté publique monégasque espère le même succès, à l'échelle.