Depuis le début de l’opération d’abandon simplifié d’armes à l’état, le 25 novembre dernier, 150 000 armes et 4 millions de munitions et de projectiles ont été déposés dans les 300 sites de collecte mis en place partout en France. Le Finistère et le Morbihan font partie des départements dans lesquels l'opération a connu la plus grande réussite.
"Ce fusil appartenait à mon beau-père qui est décédé l’an dernier. C’est un beau fusil, il était je crois à son grand-père, il a plus de 100 ans, mais il était resté dans une armoire, explique Damien dans la salle d’attente du Commissariat de Rennes. Il est venu "l'abandonner". "Les armes à feu, ça fait peur, on va être libérés de ne plus avoir ça à la maison", continue-t-il.
"C’est pas la peine de garder ça chez moi", ajoute son voisin de chaise." Moi, c’est une carabine à plomb que j’ai gagnée dans une fête foraine, je ne m’en sers pas" confie un autre. Tous sont venus déposer leurs fusils, carabines ou revolvers au commissariat pour qu'ils soient détruits.
Des "abandons"
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin salue, ce vendredi dans un communiqué, le "succès de l'opération nationale d'abandon simplifié d'armes à l'État". En huit jours, du 25 novembre dernier à ce vendredi 2 décembre, 150 000 armes et 4 millions de munitions et de projectiles ont été récupérés dans les 300 sites de collecte mis en place partout en France. Pour le seul département du Finistère, ce sont quelques 3 730 armes qui ont été déposées.
"Nous avons eu énormément de fusils, de fusils de chasse retrouvés dans les greniers, constate la capitaine de Police Catherine Jaunatre, en charge de la communication à la DDSP 35. "Certaines familles se les passaient de génération en génération. "
Et des régularisations
Jusqu’en 2011, il n’existait pas d’obligation de déclaration pour les armes. Depuis, elles doivent être recensées. Cette opération a permis de les enregistrer.
50 000 armes jusqu'ici non déclarées ont été enregistrées dans le système d'information sur les armes (SIA), "permettant la régularisation de leurs propriétaires", précise le ministère de l'Intérieur. "Près de 200 000 armes sont ainsi sorties de la clandestinité."
Au Commissariat, d'autres particuliers sont ainsi venus pour faire recenser leurs armes.
"Ce fusil de chasse, j’y tiens. Je l’ai acheté avec mes sous en 1974 , raconte le monsieur. Je ne chasse pas, mais je le garde."
Les policiers lui remettent une petite fiche pour conserver l’arme en toute sécurité. Elle doit être rangée dans une armoire forte ou accrochée avec une chaîne, cela peut éviter les accidents avec les enfants ou les petits-enfants, les vols aussi.
Le ministère de l'Intérieur explique que cette opération, "assortie d'une garantie d'absence de poursuites administratives ou judiciaires pour détention illégale d'armes", "participe grandement à prévenir les violences intrafamiliales, les accidents domestiques et les vols d'armes".
La capitaine Jaunatre précise que les armes peuvent être abandonnées toute l’année dans les commissariats de Police et que l’opération pourrait être renouvelée.