Claude Puel revient pour la première fois à Gerland, samedi, pour le match de la 19e journée de L1 entre son équipe de Nice (5e) et son ancien club, Lyon (2e), avec lequel il est engagé dans un bras de fer judiciaire.
Parti de l'OL en mauvais termes à un an de la fin de son contrat en juin 2011, sans avoir gagné aucun trophée, Puel, arrivé en grande pompe en 2008 en provenance de Lille, réclame 5,5 millions d'euros d'indemnités de licenciement et de dommages et intérêts.Après que l'Olympique lyonnais a gagné en référé, il y a un an, l'affaire sera jugée cette fois sur le fond le 14 février.
Toutefois, même s'il s'en était défendu à l'époque, Puel avait déjà eu une petite revanche avec la victoire de l'OGCN en Coupe de la Ligue (3-1), le 31 octobre au Stade du Ray. Depuis, Nice est invaincu en L1, soit 8 journées.
Du côté de l'OL, on joue l'apaisement et on ne veut pas se tromper d'adversaire. "C'est surtout la venue d'une équipe sur une belle série, prouvant qu'elle a des qualités", souligne Rémi Garde, son successeur.
"J'ai des conseils à donner à mes joueurs mais pas trop aux supporteurs. Je pense que le public a toujours été à fond derrière nous cette saison. Nous avons toujours eu du plaisir à jouer à Gerland. Je souhaite que samedi, il en soit de même", prévient-il habilement.
Lors du dernier match de Puel, à Gerland, avec Lyon contre Caen, le 21 mai 2011 pour l'avant-dernière journée de L1, l'Olympique lyonnais avait concédé un résultat nul (0-0) dans une ambiance délétère et perturbante pour l'équipe, liée à l'attitude des supporteurs.
Ils s'en étaient pris, verbalement et avec de nombreuses banderoles, au technicien dont la résidence avait été, le lendemain, taggée d'inscriptions menaçantes et insultantes.
Puel ne craint pas le public
Les services de sécurité de l'OL sont vigilants pour samedi mais affirment n'avoir pas d'informations sur d'éventuelles actions "anti-Puel" le soir du match. Ils sont surtout en alerte vis-à-vis du contentieux opposant supporteurs lyonnais et niçois. La rencontre est classée "à risques".Pour sa part, le président Jean-Michel Aulas, qui avait accablé Puel cet été, après l'avoir défendu durant trois ans en affirmant qu'il était "l'homme de la
situation", se veut aussi apaisant.
"Si j'ai à le croiser, je lui serrerai la main comme pour tous les entraîneurs, passés ou pas par Lyon. Il n'y a pas de rancune, simplement une mémoire réactivée mais qui ne jouera pas sur mon comportement. Je comprends que cela crée de l'excitation médiatique mais les dirigeants de l'OL seront calmes et sereins", assure JMA.
Toutefois, les couloirs et escaliers du stade de Gerland peuvent permettre à Aulas de descendre directement de la tribune d'honneur vers les vestiaires sans qu'il ait à rencontrer Puel au détour d'une porte.
"L'important est le déplacement de Nice à Gerland, pas le mien. J'ai l'habitude de dissocier les choses. Je suis seulement l'entraîneur de l'OGCN et je reste dans ma logique, celle adoptée pour le match de Coupe de la Ligue. Je voulais alors que Nice cherche à bien se situer face à une belle équipe", estime Puel.
"Si ce rendez-vous est un peu particulier, c'est uniquement parce qu'il est le dernier de l'année chez un prétendant au titre. Je ne crains pas l'accueil du public. Il n'y a pas grand-chose qui m'effraie", assure-t-il.
Le retour de ce dernier n'est, de plus, pas la principale préoccupation de Rémi Garde qui serait plutôt, comme pour son confrère, de remporter, pour la première fois depuis le 21 décembre 2000 et une victoire sur Saint-Etienne (2-1), le dernier match de l'année civile, précédant les vacances des joueurs.
(avec AFP)