C'est un record : le préfet des Alpes-Maritimes a donné les chiffres concernant les migrants et les passeurs interpellés depuis le début de l'année.
Le préfet des Alpes-Maritimes Georges-François Leclerc était l'invité de 7h50 chez nos confrères de France bleu Azur et il est revenu sur les chiffres concernant l'immigration dans les Alpes-Maritimes.
Un record de passeurs
350 passeurs ont été interpellés cette année à la frontière franco-italienne près de Menton, ce qui fait une moyenne de un par jour, a indiqué t-il indiqué.
Les passeurs entre Vintimille et la France, nous les interpellons et nous les punissons. A ce stade, nous avons interpellé et mis à la disposition de la justice, qui a d'ailleurs une jurisprudence très sévère, 350 passeurs, ce qui est un record, quasiment un par jour.
Le nombre d'interpellations à la frontière devrait aussi atteindre un record cette année, à près de 50.000 selon la préfecture. A Vintimille, les migrants témoignent qu'ils tentent leur chance, sont interpellés et reconduits plusieurs fois en Italie où le taux de réadmission est de 98%.
Ce sont des personnes qui viennent de toute l'Afrique et qui cherchent à vivre
en Occident. Nous les remettons en Italie
a ajouté Georges-François Leclerc.
Depuis l'été, la police a noté une vague de passages en provenance de Tunisie : l'activité du tribunal correctionnel de Nice a été décuplée début octobre pour juger en comparution immédiate jusqu'à dix passeurs tunisiens par jour, infligeant des peines dissuasives de 4 mois à trois ans de prison ferme, selon le parquet.
Un dispositif humain, selon le préfet
Selon Georges-François Leclerc, "le dispositif qui est à la frontière est à la fois efficace, coopératif avec les Italiens, et humain contrairement à ce que disent beaucoup. Beaucoup de critiques sont adressées aux forces de l'ordre sur les conditions des interpellations et je peux vous dire qu'ils mettent un soin particulier à ce que ces interpellations se passent dans de bonnes conditions avec des procédures soignées et qui respectent parfaitement la loi. Il nous arrive aussi de secourir les étrangers avant de les réadmettre", a défendu le préfet, désavoué par deux fois par la justice administrative qui a constaté en mars et en septembre des cas de violation du droit d'asile.
Le bras de fer avec Roya Citoyenne
Le préfet a assigné en justice pour "injure publique" le militant des droits des migrants Cédric Herrou, agriculteur dans la Roya, qu'il accuse d'avoir dressé un parallèle entre le traitement des migrants demandant l'asile et celui des Juifs sous l'Occupation. L'affaire sera jugée le 16 avril 2018.