25.400 personnes sont venues assister à la deuxième édition de la F(ê)aîtes de la danse à Monaco samedi. Un événement, organisé par la SBM et les Ballets de Monte-Carlo, qui s'est poursuivi jusqu'à ce dimanche midi.
Pendant que les derniers préparatifs ont lieu sur la place du casino de Monaco, sous les dorures de la salle Garnier, les pas de danse ont déjà commencé. Pas d'opéra cette fois, mais un marathon chorégraphique de 12 heures.
Sur la scène, 13 couples s'affrontent sur différents styles de danse, avec seulement... 5 minutes de repos toutes les heures !
Des "marathoniens" jusqu'à 94 ans
"On perd du poids, au mois, ça sert à ça !", affirme Christian Dudek, l'un des participants. "C'est physique, mais qu'est-ce qu'on s'éclate !"
Le challenge est inspiré d'un film américain de 1969, "On achève bien les chevaux", dans lequel des participants pauvres dansent en continu pour gagner de l'argent, quitte à y laisser leur vie. "Aujourd'hui, on ne va pas faire de malaise !", prévient Nicholas Khan, l'organisateur de ce marathon.
L'idée, c'est de profiter et de montrer qu'on peut aller jusqu'au bout de quelque chose de physique tout en étant joyeux.
Nicholas Khan, organisateur du marathon de la danse
Parmi les participants, Marie-Judith, ancienne employée de banque qui s'est mise à la danse "à la retraite" et Guy. À 92 et 94 ans, ils sont les doyens de ce concours. "On oublie tout quand on danse !", affirme Marie-Judith. "On s'arrêtera quand Madame en aura assez", poursuit Guy, le sourire dans les yeux. Vont-ils tenir jusqu'au bout ? Réponse un peu plus tard...
"La danse, c'est bon pour la santé"
Il est 18h et, sur la place du Casino, les danseurs d'un soir s'échauffent aux côtés des professionnels des Ballets de Monte-Carlo.
L'idée, c'est que le spectateur devienne acteur. Tous les gens qui vienennt sur cette place du casino peuvent bouger et danser sur différents styles.
Jean-Christophe Maillot, directeur des Ballets de Monte-Carlo
"La danse, c'est du mouvement, c'est le coeur qui bat, le sang qui circule... La danse, c'est bon pour la santé !", abonde Nicholas Khan.
Alors que la nuit commence à tomber sur la mer Méditerranée, sur les terrasses du casino, c'est une ambiance "guinguette chic" qui commence. Derrière sa guitare, Cédric Gonnet et ses musiciens distillent quelques pas de danse pour inviter les spectateurs sur la piste.
"Le monsieur, il a proposé quelque chose que je ne connaissais pas. Du coup, je le regarde et j'essaie de faire pareil !", s'enthousiasme une participante en plein exercice. "Et si on sait pas faire, c'est pas grave !"
Un peu plus loin, ce sont des rythmiques tahitiennes, de boogie-woogie ou encore de tango qui se font entendre... "J'ai bien aimé les claquettes", dit une fille venu avec son papa.
Dans l'atrium du casino, des barres de pole dance ont fait leur apparition. De quoi s'initier à cet art pas si évident que cela...
"On a fait le tour, c'est très sympa de pouvoir changer et aller d'une danse à une autre", dit une autre participante croisée à l'atelier claquettes.
Une 3e édition dans deux ans ?
"Danser m'apporte beaucoup de joie, de sérennité... On oublie tout quand on danse !", continue Marie-Judith. Tiens, mais qu'est devenu notre duo d'aînés-danseurs de choc du marathon de la danse ?
Et bien, figurez-vous qu'à 23h passés, on les a retrouvés sur la même scène où on les avait laissés, toujours en train de se déhancher... En attendant les résultats du marathon, public et concurrents leur ont même fait une ronde d'honneur !
Les deux nonagénaires ont quitté la scène avec deux prix, dont un "prix spécial" du jury. Et ce sont les Mentonnais Sylvie et Arnaud Foulques qui remportent le premier prix de ce marathon, remis en personne par SAS le Prince Albert de Monaco.
À minuit, 50 danseurs des Ballets ont investi la place du Casino pour interpréter une création de Jean-Christophe Maillot, avant de laisser place à une discothèque géante. Dimanche matin, l'ambiance était plus zen, avec du yoga, du tai-chi-chuan et un peu de musique cubaine.
Pour sa deuxième édition (la première avait eu lieu en 2017), la F(ê)aîtes de la danse a rassemblé samedi 25.400 personnes de midi jusqu'à 2h du matin. Prochain rendez-vous prévu dans deux ans.