Il se dit "oublié des élus". Deux ans après les intempéries d'octobre 2020, certains habitants des vallées sinistrées ont toujours des problèmes d'accès à leurs maisons. À Tende, rencontre avec un menuisier, qui doit aussi sauver ses anciennes machines avant que le bâtiment dans lequel il travaillait ne soit définitivement détruit.
Ils étaient près d'une dizaine d'amis de la vallée de la Roya. Ce samedi, ils sont venus prêter main forte à Hervé Levesque, un menuisier tendasque. Depuis 2001, il avait installé sa menuiserie à Saint-Dalmas-de-Tende (Alpes-Maritimes), au bord de la Roya.
Mais dans la nuit du 2 au 3 octobre 2020, la tempête Alex a fait des ravages. Elle a emporté une partie des lieux et rendu instable le reste. Au lendemain de ces intempéries, le bâtiment était inutilisable.
Deux ans après, le bâtiment s'apprête à être détruit. Alors, Hervé et ses amis sont revenus sur place pour déplacer, à la force des bras, les quatre dernières machines qui restent, grâce à un accès aménagé par le propriétaire des lieux. Des machines qui pèse jusqu'à une tonne et qu'il espère revendre.
"Ça va être démoli dans trois semaines", explique Hervé Levesque. "On enlève tout, on tourne la page et on passe à autre chose."
Je n'ai pas de tristesse, plutôt du soulagement de pouvoir finaliser cette histoire.
Hervé Levesque
Une page professionnelle qui se tourne pour cet artisan de 52 ans, qui a depuis retrouvé un emploi dans la vallée.
Problème d'accès à sa maison
Reste une dernière chose à régler : l'accès à sa maison, située à Tende. Depuis que l'ancien pont n'est plus utilisable, il ne peut y accéder qu'à pied en utilisant un petit sentier de 400 mètres.
Avec sa compagne Marie, ils ont écrit plusieurs lettres à la mairie, au département et au Smiage afin de trouver une solution. Dans l'une d'elles, on leur a répondu : "le coût de conception [d'un nouveau pont, ndlr] est largement supérieur à la valeur de l'unique maison qu'il dessert. [...] Je n'ai donc pas de solution à proposer [...]".
On est un peu déçu, on se sent oublié par nos élus.
Hervé Levesque
"Le pont, je n'y pense plus", poursuit le Tendasque. "Tout ce que je demande, c'est qu'ils nous fassent un chemin carrossable pour pouvoir y passer un tracteur ou une petite voiture, tout simplement."
Le couple a fait appel à un avocat, en espérant que cela fasse bouger les choses, afin qu'ils puissent terminer les travaux de cette maison que le Tendasque a commencé à construire il y a huit ans.