En octobre 2020, la tempête "Alex" ravage une partie des Alpes-Maritimes. Dans la Vallée de la Roya, on dénombre plusieurs morts et disparus, des centaines de maisons détruites, des ponts et des routes emportés. Le hameau touristique de Castérino est alors isolé du reste du monde.
Avant les premières chutes de neige, les habitants sont évacués, sauf quatre d’entre eux, qui décident de passer l’hiver là-haut.
J’ai pas eu les mots pour décrire ce que je voyais, au fur et à mesure que j’empruntais pour la première fois cette route et que je suis descendu par cette route, c’était comme si les montagnes s’étaient déplacées.
Eric, artificier, déclencheur d’avalanches
Ils sont artificier, déclencheur d’avalanches, propriétaires ou gardien d’hôtel. Après la catastrophe, ils n’ont pas voulu quitter le hameau de Castérino, préférant une forme d’isolement à un logement en ville, dont ils ne veulent pas.
Le film raconte le quotidien de ces quatre personnes. Entre quiétude et doute, la caméra les suit au gré des semaines et des mois.
Ils réorganisent leur vie
Éric, artificier déclencheur d’avalanches, se retrouve au chômage et en profite pour s'adonner pleinement à sa passion : la peinture. Pour Nathalie et André, propriétaires de l'hôtel-restaurant Les Mélèzes, c’est l’occasion de mettre en pause leur activité et de profiter d’un accès soudainement privilégié à la nature qui les entoure.
Enfin pour Michel, gardien de l’hôtel Le Chamois d’Or, c’est une opportunité d’éprouver enfin la solitude à laquelle il aspire depuis des années.
L’essentiel ici c’est la montagne, la faune, la flore, ça suffisait pour vivre une journée puis une autre journée.
Michel, gardien de l’hôtel "le chamois d’or"
A l’apparente insouciance de ce premier hiver coupé du monde, succède un deuxième, qui revêt une dimension plus dramatique : la lassitude prend le pas sur l’exotisme et les problèmes financiers se font clairement sentir.
La route tarde à être reconstruite et avec l’arrivée des beaux jours, l’échéance des travaux est toujours incertaine. Malgré les difficultés, tous les quatre restent cependant soudés et solidaires.
L’émotion est à son comble lorsqu’une équipe de bénévoles vient jusqu’à eux leur offrir des cadeaux pour Noël.
Malgré l’incertitude, j’entretiens notre hôtel, je fais les chambres et les salles-de-bains.
Nathalie, propriétaire de l'hôtel-restaurant Les Mélèzes avec André
Une route longue à reconstruire
Longtemps, Eric, Michel, Nathalie et André se sont demandé si elle allait pouvoir être refaite tant les dégâts étaient considérables. Lorsque le premier coup de marteau piqueur retentit, ils reprennent espoir. Malgré le travail constant et difficile des équipes, les travaux de reconstruction de la route sont fastidieux et semblent interminables à leurs yeux.
Après deux ans d’inactivité, il faut que l’entreprise reprenne, les employés sont difficiles à trouver, en plus de la difficulté pour venir jusqu’à nous.
André, propriétaire de l'hôtel-restaurant Les Mélèzes
Vers un retour à une vie normale ?
C’est une question qui les taraude. Comment s’y prendre après deux ans de solitude ? Semés d’appréhension et de doute, ils sont pourtant prêts et se lancent à nouveau dans l’aventure. Les clients reviennent peu à peu, le train des merveilles s’arrête à nouveau à Tende, non loin de Castérino. La vie semble reprendre son cours.
Mais pour eux quatre, pas tout à fait, rien ne sera plus jamais comme avant. Cette expérience particulière les aura menés vers une nouvelle philosophie de vie.
En attendant la route
Un film de 52’ de Cyril Bérard et Samuel Picas
Une coproduction Kraken Films / France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur
Diffusion jeudi 6 octobre vers 22.50 sur France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur