De la musicothérapie pour aider des écoliers à dépasser leur handicap ou leur timidité

C'est la première année que cet atelier est mis en place à Roquebrune-Cap-Martin, en lien avec l'école de musique municipale. Près de 20 enfants bénéficient ainsi de ce dispositif, une demi-heure par semaine.

8h45. La journée commence tout juste à l'école primaire Cabbé de Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes). Dans une salle à part, un petit groupe d'écoliers se met à chanter une comptine. Puis se dirige vers le tableau sur lequel sont marqués des onomatopées et des bruitages à reproduire.

Ces enfants, extraits pendant trente minutes de leur classe habituelle, sont en maternelle, en cours élémentaire ou en cours moyen. Ils "ont des besoins spécifiques", explique Véronique Planeille, la professeure de piano qui encadre cet atelier hebdomadaire. Certains souffrent d'un trouble du spectre autistique (TSA), d'un trouble de l'attention ou sont introvertis, timides...

"Ne pas avoir peur"

Alors, par des chants, des jeux, des activités ludiques, Véronique Planeille tente de leur redonner confiance en eux. "Je ne sais pas comment elle fait pour qu’on se sente à l’aise, pour qu’on n’ait pas peur", se demande Éléonore, 8 ans.

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Dans cette école de Roquebrune-Cap-Martin, les élèves timides ou atteints de troubles du comportement suivent des petits cours de musicothérapie pour prendre confiance en eux • ©Laurent Meney/FTV

"Avec la musique, tu peux mieux t’exprimer et, ici, il y a moins de monde", précise sa camarade Dana, 10 ans.

C’est plus facile de chanter que de parler. Quand on parle, on bégaie tout le temps.

Martin, 10 ans

"La musicothérapie, ça aide pour la motricité, la parole, l’expression…", confirme Véronique Planeille.

S'exprimer sans être jugé

De la musique pour les mettre en confiance. Et du théâtre pour leur faire dépasser leurs limites. Sur une table, les enfants piochent une poésie et une carte sur laquelle est indiquée la façon dont ils doivent lire le texte : "comme un cheval au galop", "façon rock"...

"Au début, ils sont un peu intrigués : 'Comment je dois le faire ?'", raconte Véronique Planeille. "Je leur dit de penser à un chanteur de rock." Et c'est parti, chacun tente de réaliser la performance, à sa manière.

Il n'y a pas une manière de faire, donc pas de 'J'ai bien fait' ou 'J'ai mal fait'.

Véronique Planeille

Ici, pas de notes, pas de jugement. "En maternelle, il y a une petite qui ne faisait rien dans la classe", se souvient la professeure de musique. "Quand elle est venue ici, elle a commencé à jouer sur les instruments, j’ai mis de la musique, elle s’est mise à danser. Quand j'ai fait un retour à la maîtresse, elle m'a dit ‘Moi, je n’ai pas ça en classe !’"

Un atelier pilote

C'est la première année que cet atelier "musique pour tous" est mis en place à Roquebrune-Cap-Martin. Un partenariat mis en place grâce à Maryline Makeieff, conseillère municipale, Stéphane Scordo, directeur de l'école de Cabbé et Marc Florian, directeur de l'école de musique municipale.

Pour ces enfants qui ont des difficultés d’expression, on a réfléchi à une action par le chant parce que le premier instrument, c’est la voix.

Marc Florian, directeur de l’école de musique municipale

Ce partenariat est "un test pilote", poursuit Marc Florian. Lui et la municipalité souhaitent étendre ce dispositif à d'autres établissements dès la rentrée prochaine.