D’avril à novembre, c’est la saison des croisières dans les ports des Alpes-Maritimes et de Monaco.
La silhouette massive du Silver Moon, un paquebot de 213 mètres, a fait son apparition à l’aube ce jeudi devant les façades colorées de Menton. Un spectacle assez inhabituel pour la cité du citron, qui n’est pas une destination classique des croisières.
Il y a un an, le mouillage de son jumeau, le Silver Dawn, avait d’ailleurs créé une polémique, certains dénonçant une forme de tourisme de masse (ces navires accueillent 600 passagers) dont Menton n’a pas besoin.
"Une politique de croisières raisonnée" à Monaco ?
À quelques milles nautiques de là, Monaco a aussi lancé sa saison des croisières, ce mardi 11 avril, avec le départ de 900 passagers à bord du Viking Sky, l’un des plus paquebots qu’accueillera régulièrement la principauté cette année.
Jusqu’au 13 novembre, 116 escales sont programmées sur la digue du port Hercule et dans la rade de Monaco. Depuis le Rocher, on assure "promouvoir une politique de croisières raisonnée". Comment ? En limitant "la taille des navires et leur capacité" affirme le gouvernement princier.
Le plus grand navire autorisé cette saison à Monaco est le Crystal Serenity, sorti des chantiers de l’Atlantique il y a vingt ans. Un navire qui s’allonge quand même sur 250 mètres de long et accueille 1250 passagers et 600 membres d’équipage.
Pas de "géant des mers" donc à Monaco. C'est la rade de Villefranche-sur-Mer qui accueillera les paquebots XXL, comme le Norwegian Getaway (3950 passagers), l'Odyssey of the Seas (4900 passagers) ou l'Anthem of the Seas (4905 passagers).
115 000 croisiéristes à Villefranche-sur-Mer
Avec 74 escales prévues et un total de 115.000 passagers potentiels cette saison, la "plus belle rade du monde" va voir passer dans ses ruelles quatre fois plus de croisiéristes que n'en accueillera le port Lympia...
Car de l'autre côté du cap de Nice, si la capitale azuréenne se prépare à recevoir 105 escales, elle ne verra en débarquer que 28.000 passagers. Le port de Nice n'accueille en effet que des navires de tailles relativement modestes. Le plus grand attendu cette saison, l'Azamara Journey, affiche 181 mètres.
C'est d'ailleurs une volonté affichée par le maire, Christian Estrosi, qui souhaite à l'avenir que le quai Infernet soit "dédié exclusivement à des navires de croisière de moins de 140 mètres (Le Ponant, Club Med) et à de très belles unités de plaisance".
A Cannes
Il y a 159 escales prévues à Cannes en cette année 2023 dont 77 escales de juin à août. ce qui correspond à 48% des escales de l’année.
Voici également quelques chiffres sur les retombées économiques de l’activité croisière à Cannes (données étude CCI 2018 avec BVA bureau d’étude et de conseil) :
Selon la mairie de Cannes, cette fréquentation place la ville au 4e rang des ports français derrière Marseille, Ajaccio et le Havre. Les passagers dépensent en moyenne 34.5 € en escale, 134€ en tête de ligne. Et pour être précis, la durée moyenne d’une escale à Cannes est de 10h et la visite de la ville dure aussi en moyenne 4.5 h.