Plusieurs dizaines de migrants, la plupart venus d'Afrique anglophone, empêchés depuis jeudi par les autorités françaises d'entrer en France à la frontière italienne à Vintimille, refusaient toujours dimanche soir de quitter les lieux.
Les migrants étaient réfugiés sur des rochers, en bord de mer, en contrebas de la route qui conduit en France, où étaient garés plusieurs cars de police italiens. Dans la journée, ils ont continué à manifester, pancartes et slogans à l'appui, leur désir de gagner divers pays européens.Dans la soirée, une douzaine de militants d'extrême droite du groupuscule Génération Identitaire, venus de France, sont arrivés sur les lieux et ont déployé une banderole sur laquelle ils avaient écrit en anglais "Pas question, vous ne vous installerez pas en Europe !".
Les policiers italiens ont rapidement repoussé, en direction de la France, les militants d'extrême droite qui ont replié leur banderole et se sont éloignés.
Depuis jeudi, de 200 à 250 migrants souhaitant entrer en France en sont empêchés par un cordon de gendarmes français qui leur barre la route, à la frontière franco-italienne.
Reportage ce lundi, Bernard Persia, L. Verdi et J. Crunchant:
Reportage: B. Persia, L. Verdi et J. Crunchant
Intervenants :
- Caroline Loof Croix Rouge Menton "secourisme et urgence"
- Fiametta Cogliolo Croix rouge italienne Service communication
- Gianni Ferrando Bénévole italien
- Miseria Verdiana Habitante Vintimille
"On ne peut pas laisser entrer en France des personnes en situation irrégulière et chacun mesure que l'Europe fait face à des flux migratoires exceptionnels", a commenté une source dans l'entourage du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
Samedi soir, la police italienne est intervenue sans ménagement pour repousser les migrants vers Vintimille et les éloigner de la frontière française.
Une cinquantaine de migrants avaient toutefois refusé de partir et s'étaient éparpillés sur les rochers proches où ils ont passé la nuit. Des couvertures de survie leur avaient été distribuées.
Les autres, la grande majorité, avaient passé la nuit dans la gare de Vintimille. La gare de la petite ville de Ligurie s'est transformée en campement, où les migrants dorment à même le sol, a constaté l'AFP. Il s'agit majoritairement d'hommes mais aussi de familles. La Croix-Rouge leur a distribué de la nourriture et des jouets aux enfants.
- avec AFP -"La situation sanitaire n'est pas catastrophique. Mais politiquement, c'est honteux. Le silence de la classe politique locale et nationale est assourdissant", a déploré le docteur Philippe de Botton, membre de Médecins du monde.