Guerre entre le Hamas et Israël : polémique sur le campus de Sciences Po Menton suite aux publications d'une organisation pro-palestinienne

Dans une publication sur les réseaux sociaux, l'initiative étudiante Sciences Palestine, du campus mentonnais de Sciences Po, a assimilé les combattants du Hamas à des "résistants palestiniens". Des termes qui, pour la députée RN des Alpes-Maritimes Alexandra Masson, expriment le soutien de ces étudiants au mouvement islamiste et font l'apologie du terrorisme.

Les propos font polémique. Dans des images publiées sur le réseau social Instagram ce dimanche 8 octobre, des étudiants de Sciences Po Menton appartenant à l'initiative étudiante Sciences Palestine ont utilisé les termes "résistants palestiniens" pour qualifier les combattants du Hamas qui mènent une attaque contre l'état d'Israël. 

Depuis, elle a rendu son compte Instagram inaccessible à ceux qui ne le suivent pas. France 3 Côte d'Azur a pu consulter cette publication. Le compte Instagram parle bien de "résistants palestiniens de Gaza" qui "ont lancé une attaque contre Israël".

Après un rappel sur la situation entre l'Israël et la Palestine ("cette situation fait suite à 16 ans de blocus militaire sur Gaza et 75 ans d'occupation militaire israélienne"), Sciencespalestine écrit : "l'attaque récente est une conséquence directe de la violence qu'Israël inflige quotidiennement aux Palestinien·nes en Cisjordanie et à Gaza". "Les peuples opprimés recherchent toujours la liberté et lorsque tout le reste échoue, ils se tournent vers la violence", poursuit le post Instagram, avant de conclure : "Nous devons soutenir la Palestine."

Au moment où France 3 Côte d'Azur a pu avoir accès ces publications, ce mercredi 11 octobre en début de matinée, le compte Sciencespalestine était suivi par 573 personnes. Le compte se décrit comme une "l'initiative pour comprendre la lutte en Palestine du campus de Science Po Paris à Menton". 

C'est le groupe Facebook "Forza Menton" qui le premier a dénoncé ces messages sur les réseaux sociaux.

Réaction de la députée Alexandra Masson

Ce mardi 10 octobre, Alexandra Masson, députée Rassemblement national de la 4ᵉ circonscription des Alpes-Maritimes, a dénoncé sur le réseau social X (anciennement Twitter) des propos qui relèvent de "l'apologie de l'organisation terroriste du Hamas" et appelle à "protéger Sciences Po". 

L'élue parle d'un campus problématique : "ce n'est pas la première fois qu'il y a ce genre de problème sur le campus de Menton. Cela fait plusieurs années qu'il y a des étudiants pro-palestiniens qui soutiennent le Hamas. Il y a une dérive très forte dans ce campus". 

Dès lundi 9 octobre, elle a fait parvenir un courrier à Youssef Halaoua, le nouveau directeur du campus mentonnais dédié au Moyen-Orient et qui dépend directement de Sciences Po Paris, pour lui demander "de renvoyer les étudiants auteurs de ces publications". 

Le principal syndicat des étudiants de droite enchérit  

Toujours sur le réseau social X, le principal syndicat des étudiants de droite dans les Alpes-Maritimes, l'UNI 06, a également pointé du doigt les images de Sciences Palestine, allant jusqu'à appeler à la fin de "ces associations antisémites d'extrême gauche sur les campus universitaires".   

"Le fait de comparer le Hamas à des résistants est inadmissible, cingle son président, sous couvert d'antisionisme, Sciences Palestine fait clairement l'apologie du terrorisme du Hamas. Si on légitime ses crimes, vers quoi on va ? Je pense que cette association ne doit plus pouvoir exister !". 

La direction de Sciences Po réagit

En réalité, cette association n'en est pas une, mais une "initiative étudiante", nous fait-on savoir du côté de Sciences Po. Cela signifie qu'elle n'est pas une personne morale et qu'elle n'a donc pas de personnalité juridique, bien qu'elle soit reconnue. En outre, aucune subvention ne lui est attribuée.

La direction de Sciences Po a souhaité s'exprimer alors que, selon un dernier bilan de ce mardi soir, les autorités israéliennes dénombrent plus de 1 000 morts. "Tout propos relevant de l’apologie du terrorisme, de l’incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination sont interdits par la loi et seront bien évidemment sanctionnés", indique-t-elle. 

Nous veillons au respect de la loi et des règlements intérieurs de notre université à tout instant. Une analyse juridique est en cours. Toute publication ou action illégale sera retirée sans délai et pourra faire l’objet de sanctions.

Direction de Sciences Po

Par ailleurs, le prestigieux établissement rappelle "condamner fermement et sans réserve les attentats terroristes commis par le Hamas en Israël" et précise qu'un moment de recueillement aura lieu ce vendredi 13 octobre sur l'ensemble des sites de Sciences Po, dont celui de Menton. 

Sur le petit nombre de 7 personnes que compte Sciences Palestine (sur les 400 étudiants mentonnais), Youssef Halaoua, le directeur du campus de Menton, en a reçu deux.

Ces derniers, à l'origine des publications, ont regretté un certain nombre de propos et la tournure des évènements.

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