Dissoudre la Nupes après les propos de Jean-Luc Mélenchon et du NPA sur Israël ? Pour le sénateur LR des Bouches-du-Rhône Stéphane Le Rudulier, "la question se pose".
"Il y a une frange de la classe politique qui joue avec le feu et qui a préféré s’en prendre à la démocratie israélienne qui a été attaquée, plutôt qu’à l’agresseur terroriste islamiste palestinien", a estimé mardi 10 octobre, sur France Bleu Provence, le sénateur LR des Bouches-du-Rhône, Stéphane Le Rudulier, en réaction aux propos de Jean-Luc Mélenchon et du NPA sur l'attaque d'Israël par le Hamas.
"Ce n'est pas la première fois, juge le sénateur. L’apologie n’est pas qu’un appel au terrorisme mais consiste aussi à présenter ou à commenter favorablement des actes terroristes. C’est ce qu’a fait le (NPA). Moi j’appelle à la dissolution de ces partis. Cela permettrait de se débarrasser définitivement de mouvement entachés par l’antisémitisme ou par l’apologie du terrorisme."
Stéphane Le Rudulier poursuit en prenant l'exemple des différences de points de vue au sein de La France insoumise (LFI) : "Quand par exemple François Ruffin, qui a été un élu responsable, s’est opposé aux propos de de Jean-Luc Mélenchon, ça veut dire qu’il y a les germes de pouvoir reconstruire quelque chose sur des bases saines." Pour le sénateur LR, une dissolution permettrait "une recomposition de la gauche avec des responsables politiques comme François Ruffin […] bien d’autres."
Mélenchon évoque la violence "contre Israël et Gaza"
Samedi 7 octobre, à la suite de l'attaque coordonnée du Hamas contre Israël, Jean-Luc Mélenchon avait publié sur Twitter : "Toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu'une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu'elle-même. Horrifiés, nos pensées et notre compassion vont à toutes les populations désemparées victimes de tout cela. Le cessez-le-feu doit s'imposer. La France doit y travailler de toutes ses forces politiques et diplomatiques." Il appelait à une solution à deux États, "conformément aux résolutions de l'Onu."
Dans un communiqué, le groupe parlementaire LFI allait dans le même sens : "L’offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas intervient dans un contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem Est. Nous déplorons les morts israéliens et palestiniens."
Lors de la publication de cet article, Jean-Luc Mélenchon n'avait pas encore répondu à Stéphane Le Rudulier. Il a en revanche réagi aux propos d'Elisabeth Borne l'accusant de "complaisance" vis-à-vis du Hamas : "J'ai exprimé la position constante de notre pays depuis De Gaulle, tweete le leader insoumis. Le ralliement de la Première ministre à un point de vue étranger est avéré si l'on se donne la peine de me lire."
La Nupes disvisée
Les propos tenus par LFI ont divisé au sein de la Nupes. "Aux idiots utiles des terroristes du Hamas qui les exonèrent en relativisant au nom de l’impasse politique du conflit israélo-palestinien, de la poursuite de la colonisation, de Netanyahu… Vous me dégoûtez. Qu’on en trouve à gauche est insupportable », a notamment écrit le député socialiste Jérôme Guedj. Pour lui, la question "se pose" de rester dans la Nupes, à la suite des déclarations des Insoumis. Sur RCJ, la Radio de la communauté juive, il déclare qu' il y a une "une forme de relativisme" et une "absence de ce minimum de compassion qui fait notre humanité commune"
Le député de la Somme François Ruffin a de son côté tweeté : "Morts, blessés, prises d’otage : condamnation totale de l’attaque du Hamas. Les images qui nous parviennent, leur violence, sont insoutenables. Que la réponse soit dans les mains du gouvernement israélien le plus brutal depuis 30 ans nourrit les plus grandes craintes pour les populations civiles palestiniennes et israéliennes prises dans le conflit, et vers qui nos pensées se tournent à cet instant."