Homophobie : l'AS Monaco s'excuse mais reste flou sur d'éventuelles sanctions contre Mohamed Camara

Dimanche contre Nantes, le joueur de l'AS Monaco Mohamed Camara a masqué le logo contre l'homophobie floqué sur son maillot. Une attitude qui a fait polémique. La ministre des sports a réclamé des sanctions. Le directeur général du club a indiqué avoir présenté des excuses à la Ligue.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"En tant qu'organisation, nous soutenons l'action de la Ligue", a déclaré Thiago Scuro, directeur général de l'AS Monaco, lors d'une table ronde avec différents médias choisis et à laquelle France 3 Côte d'Azur n'a pas été conviée.

Une prise de parole, habituelle en cette fin de saison, mais qui intervient moins de 48h après la polémique suscité par l'un des joueurs de l'équipe monégasque, Mohamed Camara.

"Raisons religieuses"

Lors de la rencontre Monaco-Nice au stade Louis-II, le milieu de terrain malien a masqué le logo noir contre l'homophobie floqué sur sa poitrine, ainsi que le logo arc-en-ciel présent sur sa manche. Deux logos portés par tous les joueurs, entraîneurs et arbitres dans le cadre d'une campagne de lutte contre l'homophobie pilotée par la LFP à l'occasion de de la dernière journée de Ligue 1.

Le joueur n'a pas davantage participé à la photo protocolaire d'avant-match durant laquelle les deux équipes de Monaco et de Nantes ont posé devant le slogan, symbole de la lutte contre l'homophobie.

Mo [Camara, NDLR] a fait cela pour des raisons religieuses. C'est un sujet très sensible à tous les niveaux, car nous devons également respecter toutes les religions. Mais en tant qu'organisation, nous sommes très tristes de cet épisode et nous souhaitons indiquer clairement que nous ne soutenons pas cela.

Thiago Scuro, directeur général de l'AS Monaco

lors d'une table ronde avec quelques médias choisis

Thiago Scuro a indiqué que d'éventuelles sanctions envers le joueur seraient "gérées en interne", en restant flou sur leur teneur. "La même chose n'arrivera pas la saison prochaine", s'est-il cependant engagé.

"J'ai eu la chance d'appeler Arnaud Rouger [directeur général de la LFP, NDLR] [lundi] matin pour nous excuser, en tant que club, de ce qu'il s'est passé", a poursuivi Thiago Scuro.

Cette polémique intervient quelques jours après la journée de lutte contre les LGBTphobies et alors que la Principauté est très mal classée au niveau européen en terme de droits des personnes LGBT.

L'homophobie dans le football

La question de l'homophobie dans le milieu du football est un sujet que les associations de défense des personnes LGBT tentent de combattre. "Ça fait plusieurs années qu'on parle de cette problématique, de mener des actions et que rien ne débouche, que l'échelle des sanctions n'est pas appliquée", se désespère Erwann Le Hô, coordinateur du centre LGBTQIA+ Côte d'Azur.

Je suis persuadé que si ce joueur avait barré un badge contre l'antisémitisme ou contre le racisme, l'échelle des sanctions aurait été appliquée.

Erwann Le Hô, coordinateur du centre LGBTQIA+ Côte d'Azur

à France 3 Côte d'Azur

La Ligue de football professionnelle est la seule en Europe à proposer de telles actions. Pourtant, SOS homophobie et d'autres associations se sont désolidarisées cette année de l'opération car elle rend, selon elles, invisible le drapeau arc-en-ciel.

"Cette tactique avait été adoptée par la Ligue pour emmener tous les joueurs et éviter que des joueurs refusent de porter le maillot ; il y en a eu cinq l'an dernier", explique Bertrand Lambert, président du PanamPride football club, un club de football parisien inclusif. "Mais on a vu que, finalement, ça ne sert à rien."

Il y a toujours des joueurs qui refusent de s'engager contre l'homophobie. Et c'est bien ça le problème !

Bertrand Lambert, président du PanamPride football club

à France 3 Côte d'Azur

Le directeur général de l'AS Monaco a reconnu que le club pourrait être sanctionné. "Je pense que ça peut arriver. Nous espérons que non. Parce que, pour moi, ce n'est certainement pas juste de punir l'ensemble de l'organisation."

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information