Le tribunal administratif de Nice a rejetté ce mercredi après-midi la demande de Cédric Herrou qui dénoncait un système de vidéosurveillance installé sans autorisation. "C'est une première victoire !" se satisfait le maire, Sébastien Olharan.
Les caméras de vidéosurveillance de Breil-sur-Roya sont-elles illégales ? C'est ce que dénoncent Cédric Herrou, agriculteur militant, défenseur des migrants et fondateur de la communauté Emmaus Roya, et plusieurs habitants du village situé au nord de Menton.
La réponse sur le fond devra encore attendre. Le juge des référés du tribunal administratif de Nice a rejeté la demande de Cédric Herrou, car il estime que le caractère d'urgence de sa demande n'est pas valable. La décision a été rendue ce mercredi 14 août, dans l'après-midi, suite à la requête déposée par Cédric Herrou contre "la décision, de la commune de Breil-sur-Roya et/ou de son maire [Sébastien Olharan, Les Républicains, proche d'Eric Ciotti] de déployer et de mettre en service un système de vidéosurveillance dans l’espace public sur le territoire de la commune".
Habitants de Breil et citoyens inquiets pour la démocratie locale, nous sommes profondément interloqués par ce projet d’installation de 40 caméras dans notre village de 2200 habitants.
Communiqué de Cédric Herrou
Le collectif autour de Cédric Herrou a fait le calcul : "cela donne un ratio de 1 caméra pour 55 habitants, bien plus que Nice, ville 'modèle' de la vidéosurveillance où l’on compte environ 1 caméra pour 145 habitants..."
Le maire, Sébastien Olharan, avait annoncé l'installation de ce dispositif dès le 24 avril dernier sur les réseaux sociaux. Depuis cette date, Cédric Herrou et ses proches se sont penchés sur ce projet qu'ils estiment inutile mais aussi illégal...
La création d’un réseau de vidéoprotection à #BreilsurRoya avance rapidement et sera achevée avant l’été.
— Sébastien Olharan (@SebOlharan) April 24, 2024
C’est une quarantaine de caméras qui vont être installées sur la Commune pour améliorer la sécurité et lutter contre les incivilités ! pic.twitter.com/diJMM8u36p
"Au fil de nos recherches, explique Cédric Herrou, nous avons découvert que la préfecture des Alpes-Maritimes n’a pas autorisé l’installation de ces caméras de vidéosurveillance, selon le protocole légal en vigueur. Nous avons donc saisi le Tribunal administratif pour demander la désactivation des caméras tant que la préfecture n’aura pas donné son autorisation".
"La commune est dans son bon droit"
"Je sais que la commune est dans son bon droit et que la population de Breil-sur-Roya est à mes côtés dans ce projet de mise en œuvre de la vidéoprotection" a déclaré Sébatien Olharan devant la caméra de France 3 Côte d'Azur à son arrivée au tribunal, où se trouve également Cédric Herrou.
Le maire de Breil-sut-Roya se satisfait ce mercredi après-midi du rejet de la requête de son adversaire politique. "C’est une première victoire ! Le juge vient de rejeter la requête de M. Herrou qui voulait empêcher la mise en place de la vidéoprotection par la Mairie de Breil-sur-Roya, et l’a condamné à verser à la commune la somme de 2 000 euros."
Fort de ce premier jugement, et dans l’attente du jugement au fond, la mairie va continuer son projet. Dès les travaux réceptionnés et les autorisations de la Préfecture obtenues, le système de vidéoprotection sera mis en service.
Sébastien Olharan, maire de Breil-sur-Roya
Dans deux semaines, les deux hommes doivent se retrouver dans une autre salle d'audience : celle du tribunal correctionnel de Nice où Cédric Herrou est appelé à comparaître pour diffamation et injure publique à l'encontre de Sébastien Olharan.