Menton : des chasseurs alpins marchent plus d'une centaine de kilomètres pour rendre hommage à l'Armée des Alpes de 1940

Le chemin mémoriel de l'Armée des Alpes se dévoile ce samedi à Menton pour honorer les chasseurs alpins qui ont protégé la frontière sud-est de la France pendant la seconde Guerre mondiale. Une section a effectué, à pied, le chemin depuis Entraunes pour assister à cette cérémonie.

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L'Armée des Alpes est une armée invaincue durant la seconde Guerre mondiale. Elle a protégé tout l'arc alpin des tentatives d'invasions menées en 1940 par les Allemands et les Italiens.

Elle a signé des victoires contre les troupes de l'Axe, désormais rentrées dans l'Histoire. Pour l'honorer, une section du 27e bataillon de chasseurs alpins d'Annecy (Haute-Savoie) a marché pendant 11 jours, d'Entraunes (Alpes-Maritimes) à Menton, pour participer à une cérémonie commémorative organisée ce samedi 19 août.

La grande traversée du Mercantour

Avec une dizaine d'hommes, le capitaine Gautier s'est lancé à l'assaut des contreforts alpins qui séparent les deux nations anciennement ennemies, la France et l'Italie. Ils se sont élancés sur un parcours réputé exigeant, le fameux GR GTM (le sentier Grande Randonnée de la grande traversée du Mercantour).

"Nous avons organisé la grande traversée du Mercantour, qui avait deux objectifs. Le premier était d'effectuer un entraînement physique sur 11 jours sur un parcours de type Grande Randonnée, un G.R. comme un autre on va dire, avec 140 kilomètres et un dénivelé de 13.000 mètres positifs. En même temps, cela nous permettait de découvrir des massifs que l'on connaît peu, de suivre un chemin mémoriel et de nous arrêter sur les traces de l'Armée des Alpes de 1940", confie le capitaine du 27e bataillon.

La meilleure façon de marcher 

Ce chemin mémoriel est un triptyque composé de trois éléments. Tous rendent hommage à cette armée : un guide Michelin a été publié, des panneaux informatifs dans les différentes communes et sur les lieux de combat de 1940, ainsi qu'un site internet.

Cette documentation, qui se décline sur trois supports, détaille les grandes heures de l'Armée des Alpes : ses combats, comme la vie de ses soldats.

De ce passé, il reste des lieux de garnison, des forts et des fortifications, mais aussi le décor de zones de combats parfois acharnés.

J'en connaissais une partie, le livre sur les traces de l'Armée des Alpes est particulièrement bien fait. Cela m'a permis de m'appuyer sur cette documentation-là pour diffuser de l'information au profit de mes soldats sur les combats en 1940.

Capitaine Gautier, 27e bataillon de chasseurs alpins

Jamais, dans cette zone, l'armée française n'a été mise en déroute. Une vingtaine de lieux porte les stigmates de la guerre ou la trace de ces soldats mobilisés sous leur atypique béret.

Les panneaux en question sont inaugurés depuis quelques mois, ceux de Menton le seront ce samedi 19 août. La veille, la section emmenée par le capitaine Gautier a rallié la cité du citron depuis Sospel, avec un tronçon parcouru à pied entre 6 heures du matin et midi, soit environ 17 kilomètres.

Un patrimoine qui a, en partie, survécu aux années passées

"Tout au long de la GTM, il y a quand même un certain nombre de vestiges qui sont visibles", se réjouit le capitaine Gautier.

"On s'est arrêté dans des lieux spécifiques, avec trois points majeurs : la région du col de la bonette avec le col et le camp des Fourches, qui était un ancien camp du 11e bataillon de chasseurs alpins. Le deuxième point majeur était l'Authion je dirais, et le troisième Sospel, avec le fort Saint-Roch". Cette place forte a été construite dans les années 1930 et a nécessité à l'époque 5.000 mètres cubes de béton, et des centaines de tonnes de métal. De quoi accueillir 250 soldats en garnison dans un labyrinthe de 2.000 mètres de galerie, sous 50 mètres de terre. Un vestige de la Ligne Maginot.

La défense de Menton, héroïque

Pour le capitaine Gautier, Menton garde une place particulière et prédominante dans cette marche mémorielle. La ville était l'une des garnisons des chasseurs alpins en 1940.

C'est surtout dans cette ville que certains de leurs frères d'armes ont défendu héroïquement la casemate mentonnaise du pont Saint-Louis, un avant-poste situé à proximité de la frontière italienne. Ces 9 Français ont combattu des milliers de soldats italiens quelques jours après la déclaration de guerre de Mussolini faite à la France, dans la nuit du 10 au 11 juin 1940.

Ce samedi, la section du capitaine Gautier va pouvoir visiter ce lieu, filmé en juin dernier par une équipe de France 3 Côte d'Azur.

Une visite de ces militaires français est également prévue au fort de Cap Martin qui a réalisé plusieurs centaines de tirs d'artillerie pour pilonner l'offensive italienne.

Ce samedi, à 11h30, la cérémonie commémorative des panneaux mentonnais de ce triptyque mémoriel se déroulera au monument du souvenir français, place des Victoires.

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