Un jeune migrant d'origine africaine a été retrouvé mort sous un viaduc autoroutier près de Menton, et une enquête a été ouverte pour déterminer s'il a pu se tuer en tentant d'échapper à une patrouille de gendarmes, a-t-on appris jeudi auprès de la gendarmerie.
"On n'a pas l'identité, c'est un jeune, d'origine africaine", a-t-on précisé à la gendarmerie départementale. "L'enquête de l'inspection générale de la gendarmerie nationale doit déterminer ce qui s'est réellement passé et notamment si le jeune a eu peur en voyant la patrouille et a sauté", selon la même source.
Enquête de l'IGPN
Dans la nuit de lundi à mardi, vers 03H00, des gendarmes, escortant des étrangers en situation irrégulière, ont aperçu trois migrants marchant sur l'autoroute et ils ont eu l'impression que l'un d'eux enjambait le parapet, selon le quotidien Nice-Matin. Son corps a été retrouvé après des recherches menées à l'aube sous le viaduc de Sainte-Agnès.Sainte-Agnès est le plus haut village littoral d'Europe et le viaduc qui porte son nom surplombe un pont-autoroute au-dessus du vide.
Une enquête similaire est ouverte pour un Soudanais hospitalisé entre la vie et la mort depuis des semaines après une chute de plusieurs mètres. Il avait paniqué et sauté d'un pont ferré à la vue d'une patrouille, selon le parquet de Nice.
Acheminés dans des conditions épouvantables
Depuis le début de l'année, 18.662 migrants ont été interpellés dans les Alpes-Maritimes (+8% sur un an) et refoulés vers l'Italie qui les réadmet plus facilement depuis le rétablissement de la frontière après les attentats parisiens du 13 novembre 2015. Ces étrangers fuyant surtout des pays africains instables, Soudan, Erythrée, Comores mais aussi la Syrie en guerre et l'Afghanistan, tentent de plus en plus souvent le passage par les montagnes. Ils sont aussi acheminés dans des conditions épouvantables par des passeurs dont la justice soupçonne qu'ils appartiennent à des mafias ou filières organisées depuis le sud de l'Italie."Les conditions sont parfois sordides, avec des gens entassés, trimballés, jetés sur l'autoroute A8, laissés sous un tunnel ferroviaire. C'est incroyable que l'on n'ait pas plus d'accident", s'était ému lundi le procureur Jean-Michel Prêtre.