L'école Française de Vintimille en Italie est une exception et pourrait voir son statut disparaître ou être modifié pour la rentrée prochaine. Des discussions sont en cours à l'initiative du maire de Menton, Yves Juhel (DVD) pour renégocier le partage des frais de fonctionnement.
L'école française de Vintimille, qui dépend du rectorat de Nice et qui est financé à plus de 80% par la ville de Menton, pourrait voir son statut particulier disparaître. Des négociations entre l'Éducation nationale et les deux municipalités sont en cours. Le maire de Menton, Yves Juhel (DVD) ne souhaite plus assumer la majeure partie des frais de fonctionnement pour seulement huit élèves originaires de sa ville sur près d'une centaine cette année.
Une école pour les enfants de douaniers et cheminots Français
L'école française de Vintimille en Italie est la seule école Française basée à l'étranger. Elle dépend du rectorat de Nice et donc du ministère de l'Éducation nationale. Elle est située à la frontière et se situe à proximité de la gare de la petite commune italienne.
Près d'une centaine d'élèves y sont accueillis de la maternelle au CM2, des Français, mais aussi des Italiens. L'établissement propose justement un enseignement bilingue. La particularité de cette école, c'est qu'elle se situe dans des bâtiments italiens, de la ville de Vintimille, pour lesquels la mairie de Menton, dont dépend cette école, paye un loyer et assure plus de 80% des frais de fonctionnement.
Historiquement, cette école crée en 1912 et inaugurée en 1961, accueillait des élèves français, dont les parents étaient agents de douanes et cheminots à la gare multimodale de Vintimille.
Des dépenses disproportionnées
Le maire de menton estime que "les accords signés en 1992 par mon prédécesseur doivent être renégociés".
Selon l'édile, "les coûts de fonctionnement s’élèvent à 350 000 euros par an", une dépense qu'il juge "exagérée aux vues du nombre d'élèves mentonnais qui fréquentent cet établissement", soit huit cette année".
Cette école est unique en France dans son mode de fonctionnement, et Yves Juhel souhaiterait que son statut change, "pour devenir une école française à l'étranger, car avec ce nouveau statut, la prise en charge pour la mairie de Menton serait divisée par deux".
Contacté par France 3 Côte d'Azur, le rectorat de Nice confirme ce jeudi 23 mai que " des discussions sont en cours et espère qu'un arrangement sera trouvé".
Un communiqué de presse du rectorat daté de ce vendredi 24 mai stipule " l'Éducation nationale a souligné sa volonté d'une présence forte sur ce territoire. Un accord a été trouvé, l'Éducation nationale sera signataire de la nouvelle convention tripartite, avec les deux mairies pour la rentrée 2024".
Le maire qui ne semble pas au courant de cet accord, se dit également "confiant sur l'issue des négociations" tripartites, et affirme être au diapason avec son homologue italien sur cette question. "On se bat pour accélérer la coopération, pour mettre en place une nouvelle convention, et nous ne fermons pas la porte à une participation financière, mais nous ne voulons pas assumer la totalité des frais", a indiqué Yves Juhel, maire de Menton à France 3 Côte d'Azur.