"La transparence ne peut pas se vivre de la même façon à Monaco" selon le Premier ministre de la principauté

"La transparence ne peut pas se vivre de la même façon à Monaco", a estimé ce mercredi 24 juillet le Premier ministre monégasque Pierre Dartout, en réponse aux recommandations de l'organe anticorruption du Conseil de l'Europe contre une "culture de la discrétion" dans la Principauté méditerranéenne

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Dans un rapport d'évaluation publié ce mercredi, le Groupe d'États contre la corruption (Greco) a salué la mise en place de mesures en faveur de l'éthique mais a appelé à instaurer une "stratégie globale contre la corruption", essentiellement via une plus grande transparence de l'exécutif et du Prince Albert II.

Le Premier ministre de Monaco, Pierre Dartout a répondu aux questions de l'Agence France presse. 

  • Est-ce que la lutte contre la corruption est compliquée à Monaco ?

Pierre Dartout : "Le rapport reconnaît la spécificité de Monaco. C'est quelque chose d'extrêmement rare. Monaco est un Etat particulier (avec un Prince souverain et un territoire minuscule). Il peut y avoir un certain nombre de problèmes, j'en ai connu ailleurs. Cela dit, le Prince est très attaché à l'éthique et il y a la volonté de préserver la réputation et l'attractivité de la Principauté. Cela nous a poussés à bâtir un système avec une déclaration de patrimoine et une déclaration d'intérêt pour les ministres, la mise en place d'un comité d'éthique, d'un référent déontologue..."

>> Lire le rapport complet.

  • Le Greco recommande que ces déclarations soient élargies à d'autres hauts responsables de l'exécutif et à l'entourage du Prince, et surtout qu'elles soient rendues publiques.

Pierre Dartout  :"Dans un État de 40.000 habitants, les choses s'apprécient de manière différente.
Nous estimons que dans l'état actuel des choses, cette transparence ne peut pas se vivre de la même façon à Monaco, où pratiquement tout le monde se connaît, que dans un autre État où la population est beaucoup plus importante. Mais la déclaration de patrimoine engage celui ou celle qui la signe. Par exemple lors d'une éventuelle procédure judiciaire".

  • Le rapport recommande aussi des mesures "de transparence et d'intégrité" pour le Prince. Est-ce possible ?

Pierre Dartout  "C'est un sujet dont il ne faut pas éliminer la sensibilité, voire la difficulté. La famille princière, le souverain, sa femme, ses enfants, ses soeurs, toute sa famille, ont droit à la vie privée (...). Nous allons travailler pour faire en sorte que tout cela ne donne lieu à aucune insinuation, à aucun commentaire. 
Nous sommes très conscients, et le Prince le premier, de l'exigence en termes d'éthique qui existe pour les marchés publics par exemple. Mais en quatre ans de l'exercice de mes fonctions à Monaco (...), le manque de transparence, je ne le note pas tellement plus qu'ailleurs. Là aussi, il y a des pistes sur lesquelles on peut travailler un peu plus".

  • Monaco a 18 mois pour mettre en œuvre les recommandations du Greco et proposer un rapport de progrès. 18 mois aussi pour mettre en place les recommandations du Groupe d'action financière (Gafi) sur la lutte contre le blanchiment. Une double mission pour Didier Guillaume, l'ancien ministre de l'Agriculture qui va prendre votre succession comme "ministre d'État" en septembre ?

Pierre Dartout : "Ah, il aura du travail ! Mais les deux exercices sont totalement indépendants.
Et il y a un gouvernement en place qui saura mettre en œuvre ces mesures".

A lire aussi : Monaco se donne 18 mois pour sortir de la liste grise de l'organisme international de lutte contre le blanchiment

  • Le rapport mentionne aussi les fuites de courriels de l'entourage du Prince ou les accusations distillées par Claude Palmero, administrateur des biens de la Couronne limogé l'an dernier. Ces récents scandales ont-ils nui à la réputation de Monaco ?

Pierre Dartout : "Ce sont des affaires sur lesquelles il y a des procédures judiciaires en cours, je ne m'aventurerai pas à faire le moindre commentaire. Mais l'arbre ne doit pas cacher la forêt. A Monaco, il y a des affaires, comme partout.
Mais les fondamentaux sont solides. Ce qui fait la bonne réputation de la Principauté,c'est que de nombreuses personnes veulent venir ici, y travailler ou y passer de bons moments. L'attractivité de Monaco est très forte et elle n'est pas du tout menacée par ces affaires".

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