Les brebis ne sont plus les seules victimes du loup. Celui-ci n'hésite plus à s'en prendre aux chevaux, des animaux qui sont pourtant bien plus corpulents que lui. Un animal appartenant à un éleveur de St-Etienne de Tinée est mort le 11 octobre dernier sous les crocs du prédateur.
C'est la deuxième fois cette année qu'il est victime du loup. Jacques Riguccini élève des chevaux à St-Etienne de Tinée (Alpes-Maritimes). L'été il organise des circuits en montagne pour les touristes. Le reste de l'année il aimerait que ses animaux puissent vivre tranquillement sur les alpages du Mercantour.
1ère attaque au printemps
Après une première attaque au printemps, et la mort d'un poulain, c'est une jument qui cette fois-ci a perdu la vie. Le loup s'en serait pris à elle le 11 octobre : il aura donc fallu attendre près de deux semaines, le temps que les experts fassent leur travail, pour savoir avec certitude qu'il s'agissait bien d'un loup et non d'un chien errant."Le loup poursuit les chevaux, mais comme ils sont beaucoup plus grand que lui il ne les attaque pas directement, explique Jacques Riguccini. Le loup attend que l'animal se fatigue, et s'il trébuche ou s'il tombe, c'est là qu'il l'attaque car il ne serait pas assez fort pour le mettre à terre tout seul".
L'éleveur craint qu'un jour le prédateur s'en prenne à l'homme. "Nous entendons hurler les loups la nuit. Il faut que les gens sachent qu'ils ne s'en prennent pas qu'aux moutons. Qui sais de quoi ils sont capables".
L'attaque, la troisième dans le département depuis le début de l'année, a eu lieu la semaine dernière, alors que les bêtes pâturaient dans un parc électrifié, selon Sylvie Cendre, sous-préfète de Nice-montagne.
Selon la préfecture, un éleveur de chevaux dont une bête est tuée reçoit "entre 460 et 1.800 euros d'indemnisation, en fonction de la race, de l'âge et de la valeur économique de l'animal".
600 attaques depuis le début de l'année
Les attaques de loups continuent d'être "quotidiennes" sur les troupeaux de brebis du département, a par ailleurs précisé Sylvie Cendre.
Selon elle, les éleveurs ont dû faire face à quelque 600 attaques depuis le début de l'année, soit "au moins 1.750 brebis tuées".
Officiellement, il y a 250 loups en France, "mais en réalité, on sait qu'ils sont bien plus nombreux, de l'ordre de 300 à 350",
Intervenants:
- Jacques Riguccini Éleveur de chevaux
- Gérard Millischer Agent du Parc National du Mercantour - Spécialiste du loup